"J'ai toujours écrit : des poèmes, des petites nouvelles", se souvient Marie, alias R'May, dans une certaine timidité qui tranche avec l'engagement qui transpire dans son rap. L'amoureuse des mots a été bercée dans son enfance par des monstres francophones de la chanson, comme Jacques Brel, Édith Piaf ou Georges Brassens. "Quand j'étais petite, il n'y avait pas de rap à la maison", rembobine la native de Madagascar, arrivée en France à l'âge d'un an. Elle se souvient donc très bien de la première fois qu'elle a entendu DJ, le premier son de sa référence, Diam's. L'album Dans ma bulle, qu'elle écoute toujours régulièrement aujourd'hui, reste d'ailleurs pour l'artiste une inspiration. Elle, est venue plus tard au rap, il y a seulement quatre ans : "J'ai perdu ma mère et j'ai commencé la musique à ce moment-là, explique-t-elle pudiquement. Le rap est une thérapie, une échappatoire", une vraie manière de se libérer aussi et de partager les textes qu'elle avait l'habitude d'écrire pour elle-même. Autodidacte, la rappeuse de Darnétal fait ses premiers freestyle chez elle et finit par en poster sur l'application Keakr, où son talent brut fait des émules. Les connexions se font, deux séries de freestyle sont sorties et des premiers singles, disponibles sur les plateformes, comme Demain, Kitchen et Mannegguz. Désormais, R'May veut mettre toutes les chances de son côté et est suivie par un manager, une coach, Oumou Kairy. "C'est une artiste pure, une pépite, explique-t-elle enthousiaste. On a beaucoup travaillé sur le développement personnel et artistique." Pour vaincre les angoisses, passer outre une certaine timidité et ne plus se poser la question de sa légitimité. "Ça m'a permis de prendre conscience que je suis une artiste", explique aujourd'hui l'intéressée, qui mise sur l'introspection et l'authenticité dans ses textes.
Bientôt un EP ?
Tout récemment tête d'affiche de l'Hip Hopée, à la MJC de Rouen, R'May se prépare à aller faire ses preuves sur scène, au talent, là où sa notoriété naissante est encore inexistante. Une date est notamment prévue à Bruxelles au mois de février, puis à Lorient ou encore à Paris. Un projet d'EP est aussi sur la table, mais il faut jongler avec un emploi du temps très chargé. L'artiste, aussi étudiante en alternance en licence commerce, vente et marketing, tient à aller au bout de son diplôme. Dans la région, elle considère comme inspirant le parcours d'un Rilès ou d'un Médine, tout en revendiquant son propre style et des influences plus proches de Vald ou évidemment Diam's, LA référence ultime dans un milieu qui reste encore, très masculin.
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Diam's la référence ultime et elle, elle a conscience que c'est une artiste. Hallucinant !!