Comme une ambiance de rentrée des classes. Une semaine avant la reprise des cours, "on voit de nombreux parents accompagner leurs enfants", souligne Marie-Hélène Roux, cadre de santé au CHU de Rouen et co-responsable du Vaccinarena. "Même pour les adolescents de plus de 16 ans qui peuvent venir seuls. Ils sont souvent accompagnés car ça les rassure d'être entourés, d'être en famille. C'est quelque chose d'important pour eux."
Des débats au sein des familles
C'est le cas de Nathan Minet, âgé de 12 ans, qui a reçu sa première injection contre la Covid-19 au Vaccinarena une semaine avant son entrée en classe de cinquième au collège. Accompagné par sa maman, Mélanie, la vaccination s'est passée sans problème en quelques minutes seulement : "C'est la reprise de l'école qui a motivé la décision vis-à-vis des règles sanitaires mais aussi pour préserver tout le monde autour de nous, la famille comme ses copains", explique-t-elle. Le jeune garçon "n'était pas contre ni pour" le vaccin mais se satisfait d'être désormais en partie protégé, en attendant la seconde injection.
Pour autant, la question de la vaccination des enfants fait parfois débat au sein de la famille. "C'est un peu moi qui ai décidé la chose pour le côté tranquillité car le papa n'était pas forcément d'accord", admet Mélanie Minet. D'autres parents s'y sont pris plus tôt, avec la perspective de passer des vacances scolaires plus tranquilles. Sébastien Mauger accompagne sa fille, Léna, au Vaccinarena pour sa seconde injection. "On s'est dit qu'il fallait être protégé pour les vacances et ensuite pour la rentrée mais aussi pour toutes les activités sportives car on sent que de ce côté-là, les enfants seront obligés d'être vaccinés pour pouvoir avoir les licences." Plus précisément, le gouvernement a décidé l'application du pass sanitaire (vaccination mais aussi test PCR ou antigénique ou certificat de rétablissement de la Covid) pour les enfants de plus de 12 ans à partir du 30 septembre dans les mêmes lieux et pour les mêmes activités que les adultes (y compris l'accès aux activités sportives).
"En Normandie, 55 % des 12-17 ans ont déjà reçu une dose", souligne
Marianne Lainé, co-responsable du Vaccinarena
Mathis Delaporte, collégien, est venu se faire vacciner avant la rentrée scolaire avec sa maman à ses côtés.
Avec sa fille de 13 ans vaccinée, Sébastien espère que "les cours à la maison" sont derrière lui. "Il ne devrait pas y avoir de raison pour que les enfants restent à la maison cette année !" Au-delà de cet aspect, Léna, qui fait sa rentrée en quatrième, est contente "d'aider à protéger les autres". Marianne Lainé, médecin généraliste à Rouen et co-responsable du Vaccinarena, rappelle d'ailleurs la bonne adhésion à la vaccination chez les jeunes : "Dans la région Normandie, 55 % des mineurs de 12 à 17 ans ont déjà reçu au moins une dose, c'est déjà un beau travail de fait." Pour poursuivre cette dynamique, Marianne Lainé compte aussi sur la mise en place d'opérations à destination des jeunes à partir du 13 septembre pour les encourager à se faire vacciner.
Seuls les plus de 12 ans sont actuellement concernés
En se faisant vacciner, les enfants de plus de 12 ans "limitent les risques de contamination des personnes plus âgées", rappelle Jean-Philippe Leroy, médecin expert en vaccination au CHU de Rouen. "Ils se protègent et vont ainsi retrouver leur établissement scolaire plus facilement."
Surtout, "30 % des cas de Covid intrafamiliaux sont liés à des contaminations par des enfants", indique Jean-Philippe Leroy, qui insiste aussi sur le fait que "le risque de contracter une forme grave de la Covid n'est pas nul chez les enfants". S'il y a "moins de mortalité", des jeunes peuvent subir des "complications comme une myocardite" après la Covid-19, poursuit le médecin. Il s'agit aussi de protéger l'entourage familial et, à l'école, les enseignants.
La vaccination (avec Pfizer ou Moderna) se limite actuellement aux enfants âgés de 12 ans et plus. "Les essais cliniques ont été approuvés sur cette tranche d'âge. D'autres sont en cours sur les enfants de 6 à 11 ans, mais les résultats ne sont pas encore disponibles", explique Jean-Philippe Leroy.
Pour rappel, un adolescent de 12 à 16 ans souhaitant se faire vacciner doit obtenir l'autorisation d'un de ses parents. Les jeunes âgés de plus de 16 ans peuvent, eux, décider de se faire vacciner de leur propre initiative.
Une distinction entre élève vacciné ou non
Quatre niveaux du protocole sanitaire ont été prévus. Pour la rentrée scolaire, c'est le niveau 2 qui a été retenu. Si le pass sanitaire n'est pas obligatoire pour se rendre en classe, la vaccination possible pour les jeunes de plus de 12 ans introduit désormais une distinction.
Dans les collèges et lycées, seuls les cas contacts non vaccinés d'un malade de la Covid-19 seront isolés et suivront les cours à distance. Les autres élèves pourront continuer les cours en présentiel. Par contre, à l'école, pas de changement dans le protocole par rapport à l'année dernière. Si un cas de Covid-19 se déclare dans une classe, celle-ci ferme pour une durée de sept jours.
Pour les autres mesures, le port du masque reste obligatoire en classe excepté en maternelle. À l'extérieur comme dans la cour d'école, celui-ci n'est pas imposé. La désinfection des surfaces touchées par de nombreux élèves doit être opérée plusieurs fois par jour. Le personnel doit veiller à limiter le brassage des élèves de groupes différents et à la cantine, dans la mesure du possible, les mêmes élèves doivent déjeuner chaque jour ensemble.
Enfin, que ce soit à l'école, au collège ou au lycée, les activités physiques et sportives sont autorisées en extérieur comme en intérieur. Seuls les sports de contact ne peuvent pas être pratiqués dans un gymnase pour limiter toute contamination.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.