Elle voulait "faire honneur à ce [qu'elle] a appris aux côtés de sa grand-mère et de sa mère". Émilie Heeraman, venue de Paris pour s'installer à Rouen il y a trois ans, vient d'achever une reconversion professionnelle à 360°. C'est d'abord comme éducatrice spécialisée dans la langue française qu'elle a commencé sa vie professionnelle, pendant dix ans : "J'adorais mon métier, mais j'avais envie de changer." Son déclic ? Quand elle s'est mis en tête cette "petite frustration familiale" : "Nous sommes des cordons-bleus, mais nous n'avons jamais travaillé dans la gastronomie ! J'ai donc décidé de quitter mon métier pour me consacrer à la pâtisserie."
"Donner un sens à mes mains"
Émilie Heeraman est soutenue par sa mère dans ce changement de vie professionnelle : "Elle a lutté pour payer mes études. J'avais un peu la pression car soit j'entrais à l'école Ferrandi à Paris, soit je n'avais plus rien du tout." Pari gagnant, puisqu'elle est sélectionnée parmi plus de 600 candidats et suit une formation qui a "donné un sens à [ses] mains". "Tout m'a souri après. Alors que beaucoup n'arrivent pas à continuer dans la gastronomie, j'ai persévéré dans un milieu d'homme qui est parfois très dur. Je le dois un peu à mon caractère de cochon", poursuit la jeune femme en riant de ses petits défauts. "J'ai trouvé mon identité et j'ai malgré tout su m'entendre avec tout le monde !"
Le coup d'arrêt du confinement
Émilie Heeraman exerce ainsi chez des traiteurs et principalement dans l'événementiel où "évolue très vite", jusqu'au coup d'arrêt du premier confinement. "J'étais dans le régime des intermittents de la restauration et je n'ai pas eu d'aide. Mon mari était dans le même cas, donc nous nous sommes retrouvés au chômage tous les deux", se remémore Émilie Heeraman. Un coup dur qui la pousse à se lancer un nouveau défi : celui de créer sa propre entreprise, Emy biscuits, installée en plein cœur de Rouen. La pâtissière confectionne ainsi "avec amour" des biscuits "au bon goût de beurre de la Normandie", souligne-t-elle. Émilie Heeraman profite des conseils de son mari, qui travaille aussi dans le milieu de la restauration. "Il est originaire de l'île Maurice, où de très nombreuses épices sont utilisées dans la cuisine. J'avais envie d'y faire honneur dans mes recettes. Tout cela est une grande historie d'amour", raconte celle qui s'apprête à fêter ses 38 ans et qui ne compte plus ses heures passées : "C'est parfois dur, mais je sais toujours pourquoi je les fais, même quand je suis au 4 000e biscuit !"
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