Le dispositif qui les protégeait en cas de loyers impayés a pris fin le jeudi 10 septembre. Désormais, nombreux sont les commerçants dans Rouen qui se voient réclamer les loyers de mars, avril et mai, quand les propriétaires ont accepté de les suspendre pendant le confinement. Mais avec plusieurs semaines sans activité et sans rentrée d'argent, ces charges restent un poids considérable pour certains. "On avait demandé le report des échéances", explique Martine Lambert, de la boutique Jeux & stratégie. Mais le confinement ayant duré, la commerçante s'est retrouvée en difficultés de trésorerie. "J'ai négocié directement avec mon propriétaire qui m'a fait 50 % de remise sur un mois et 25 % sur le deuxième. Ça m'a aidée parce que le troisième trimestre arrivait et je n'aurais pas pu payer." Malgré tout et avec ses autres charges, Martine Lambert a puisé 20 000 € dans sa "cagnotte personnelle" pour subvenir aux besoins du magasin.
José Ortuzar, de la boutique Scarlett, a, quant à lui, obtenu un étalement des paiements. "Mon bailleur a accepté de ne pas me prélever avril et mai, ce qui m'a permis d'éviter de puiser dans la trésorerie." Son propriétaire lui réclame désormais les loyers sur quatre mois, soit un demi-loyer de plus par mois de septembre à décembre. "Dans la conjoncture actuelle, cela me paraît extrêmement difficile", juge le commerçant qui essaie encore d'obtenir une réduction, voire une annulation. Selon ce gérant, également vice-président des Vitrines de Rouen, la plupart des commerçants n'ont pas obtenu d'aménagements significatifs au-delà d'un étalement des paiements, alors même que les propriétaires ont pu bénéficier d'allègements de charges.
Des négociations au cas par cas
"Les dispositions de mars 2020, contrairement aux légendes, étaient bien le maintien du paiement des loyers et des charges", explique de son côté Pierre-Vincent Langlois, directeur de l'agence AIC de Rouen, spécialisée dans l'immobilier d'entreprises. "Néanmoins, le propriétaire veut en général la pérennité de l'activité de son locataire. C'est de la négociation, mais cela s'est bien passé." Dans la plupart des cas, les locataires ont pu obtenir, selon lui, des étalements de paiement sur six mois, voire un an. Environ 5 % des propriétaires ont aussi accepté une gratuité partielle ou totale sur les mois de confinement.
Reste à savoir si l'étalement des charges aura été un sursis ou assurera la survie des petits commerçants, dont l'activité est intimement liée à un contexte sanitaire, qui tend à nouveau à se dégrader.
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