Sur la rive droite de Rouen, dans un périmètre de 500 mètres, trois cabinets dentaires ont ouvert leurs portes. Des structures d'un nouveau genre, qui regroupent plusieurs dentistes comme Dentego, le dernier à ouvrir ses portes en février, rue de la Champmeslé. "La zone de Rouen est l'une des moins dotée en dentistes et il y a des durées d'attente très longues", justifie James Cohen, cofondateur de cet opérateur qui était déjà implanté à Caen.
Il faut dire que l'ouverture de ces centres ne nécessite que la création d'une association de loi 1901 et la transmission à l'Agence régionale de santé d'un "engagement de conformité accompagné du projet de santé". Cette nouvelle pratique permet aux dentistes de devenir des salariés et de quitter le statut libéral, une forme qui "pose question" pour le conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentistes de Normandie. S'il se "félicite de voir de nouveaux praticiens arriver", il s'inquiète du fait qu'il n'y ait plus la "responsabilité des actes" qui repose sur le dentiste en lui-même.
Des cabinets ultra-modernes
Ce que les créateurs de ces nouveaux pôles de soins défendent, c'est surtout la possibilité de proposer aux patients des lieux accessibles aux personnes en fauteuil roulant et avec du matériel high-tech. "Nous proposons un niveau de technologie qu'il était impossible d'avoir auparavant", expliquent Arnaud Colas et Bertrand Savary, qui ont rejoint depuis le début d'année le nouveau regroupement initié par Stéphane Hunot à Bois-Guillaume.
Les dentistes se regroupent dans de nouveaux pôles permettant d'offrir des services complémentaires aux patients et une meilleure qualité de soin.
"Le métier évolue énormément et nous soignons désormais avec les dernières technologies", poursuit l'investisseur en présentant les lieux disposant de huit cabinets et de deux salles de chirurgie. Deux appareils de radio permettent des prises de vues panoramiques en 2D ou 3D, la dernière machine coûtant environ 70 000 €. "Difficile", pour des dentistes libéraux d'acquérir de tels équipements, ce qui pose question pour le conseil de l'Ordre : "Nous effectuons régulièrement des visites de cabinets pour voir les mises aux normes à effectuer. Ce qui nous interroge, c'est le financement de ces nouveaux centres dentaires."
Manque de dentistes
Les dentistes qui quittent le statut libéral pour rejoindre ces pôles y voient différents avantages, dont la fin des tâches administratives quotidiennes. "Tout ce qui m'importait, c'était d'améliorer la qualité du travail et de bénéficier d'un plateau technique nécessaire pour faire les soins", raconte Bertrand Savary.
Une difficulté vient contrarier les ambitions de ces nouveaux pôles de soins : la difficulté d'attirer des dentistes. "Il y a un turn-over important des chirurgiens-dentistes avec beaucoup de jeunes", affirme François Corbeau, président de l'Union des chirurgiens-dentistes libéraux de Normandie. De son côté, Stéphane Hunot plaide pour l'ouverture d'une faculté dentaire dans la région, permettant d'y former des jeunes puis de les installer en Normandie.
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