En ce moment

Macron en Corse: des "vexations", mais aussi une "main tendue", selon les analystes

Si le rejet de revendications-clés des nationalistes corses fait craindre à certains une reprise de la violence, Emmanuel Macron a ouvert une porte inédite en acceptant l'inscription de la Corse dans la Constitution, estiment des experts, évoquant le caractère "crucial" des prochaines semaines.

Macron en Corse: des "vexations", mais aussi une "main tendue", selon les analystes
Emmanuel Macron (d) salue le président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni (g) lors de sa visite à Ajaccio, le 6 février 2018 - ludovic MARIN [POOL/AFP/Archives]

Jeudi matin, Corse-Matin résumait ce sentiment ambivalent au lendemain du discours du chef de l'Etat sur l'avenir de l'île: "Macron blinde des portes et ouvre une lucarne".

Au-delà des annonces du président --qui a rejeté toute idée de co-officialité de la langue corse, mais aussi le statut de résident ou l'aministie des prisonniers "politiques"-- c'est aussi la forme qu'elles ont prises qui a heurté les dirigeants nationalistes corses, qui ont déploré jeudi soir "vexations", "condescendance" et "mépris".

Ce sentiment d'humiliation ressenti "ne peut que renforcer l'aile dure" des nationalistes, reconnaît Xavier Crettiez, qui n'exclut pas que "des petits groupes marginalisés, notamment dans la jeunesse" puisse avoir recours à la violence pour exprimer leur frustration.

"Je ne pense pas qu'il y ait à craindre des réactions violentes immédiates, mais les (élus) nationalistes n'ont de toute façon pas la main sur la violence", poursuit de son côté Thierry Dominici, spécialiste de la Corse à l'université de Bordeaux: s'il dit avoir "du mal à imaginer que le Front de libération nationale corse (FLNC) renaisse de ses cendres", il n'exclut toutefois pas que certaines personnes "expriment leur désappointement par le biais de la violence".

"Travaillez mieux, et si vous travaillez bien, on pourra évoquer d'autres avancées", a dit en substance le président Macron aux dirigeants nationalistes, résume M. Crettiez, qui y voit effectivement un "ton un peu professoral, arrogant et déplaisant", mais aussi, "sur le fond, plutôt une main tendue".

Le discours du président de la République a présenté des "formes d'ouverture" et l'engagement "d'une reconnaissance d'une spécificité insulaire", ajoute-t-il: le fait qu'Emmanuel Macron se soit déclaré "favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution" est une prérogative dont ne bénéficie "aucune autres régions" de France.

"Mois crucial"

Pour Thierry Dominici, le président "a soufflé le chaud et le froid" mais "du point de vue de la Constitution, il y a eu une grosse avancée".

Jeudi matin, au-delà des élus de la majorité nationaliste, nombre de Corses interrogés par l'AFP à Bastia préféraient plutôt évacuer les polémiques et retenir les annonces concrètes du chef de l'Etat.

"Moi qui ne suis pas de son parti, je pense qu'il va prendre les Corses et la Corse en considération", jugeait ainsi juste après le discours Mariette, une septuagénaire, satisfaite de ce qu'elle venait d'entendre. "Il a été vraiment dans le sens qu'on attendait. Je ne crois pas qu'il ait fermé toutes les portes, je suis confiante, je pense qu'il va travailler et au fur et à mesure du travail que les élus vont effectuer, peut-être lâchera-t-il un peu plus", estimait quant à elle Pancrace Maurizi, maire divers-droite de Chiatra en Haute-Corse.

Du reste, tout en regrettant une "occasion manquée", le chef de l'exécutif corse Gilles Simeoni a assuré mercredi soir que les élus allaient "continuer à travailler".

"Le mois à venir est plus que crucial, il est fondamental pour l'avenir proche de la Corse", estime M. Dominici: "Si l'exécutif insulaire n'arrive pas à mettre à plat le meilleur statut possible dans le cadre de l'inscription de la Corse dans la Constitution", alors "les citoyens corses seront déçus et risquent de se tourner vers des partis politiques plus radicaux lors des prochaines élections".

D'ores et déjà, trois syndicats étudiants nationalistes de l'Université de Corte, dans le centre de l'île, ont appelé à "une grève générale" à partir de la semaine prochaine. Les dirigeants nationalistes ont eux appelés les Corses à "rester mobilisés" et doivent se concerter durant le week-end.

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Charmant appartement T3 dans quartier calme de Besançon
Charmant appartement T3 dans quartier calme de Besançon Besançon (25000) 150 000€ Découvrir
Appartement Le Goelia St Geniez d'Olt
Appartement Le Goelia St Geniez d'Olt Saint-Geniez-d'Olt et d'Aubrac (12130) 400€ Découvrir
Location Atelier / Bureau Biarritz
Location Atelier / Bureau Biarritz Biarritz (64200) 417€ Découvrir
Local Artisanal à louer
Local Artisanal à louer Sartilly-Baie Bocage (50530) 850€ Découvrir
Automobile
Renault Kadjar 1.6 DCi Energy Intens 130 cv
Renault Kadjar 1.6 DCi Energy Intens 130 cv Blacqueville (76190) 10 990€ Découvrir
Citroën DS 19 Pallas de première série
Citroën DS 19 Pallas de première série Vendôme (41100) 17 000€ Découvrir
Mercedes GLA 200d 4matic Pack AMG
Mercedes GLA 200d 4matic Pack AMG Vindry-sur-Turdine (69490) 17 500€ Découvrir
Chevrolet Corvette C7
Chevrolet Corvette C7 Caen (14000) 48 998€ Découvrir
Bonnes affaires
Ecouteurs sans fil
Ecouteurs sans fil Lille (59000) 20€ Découvrir
Fauteuil de Salon
Fauteuil de Salon Deuil-la-Barre (95170) 80€ Découvrir
Mini Chaine Hi.Fi Marque
Mini Chaine Hi.Fi Marque Enghien-les-Bains (95880) 70€ Découvrir
Tracteur tondeuse hydrostatique Husqvarna TC 138
Tracteur tondeuse hydrostatique Husqvarna TC 138 Areines (41100) 2 300€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Macron en Corse: des "vexations", mais aussi une "main tendue", selon les analystes