En ce moment : BEGGIN' - MANESKIN Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Sisco (France) (AFP). En Haute-Corse, un climat pesant après la rixe

"Ne Burka, ne Gaulois, Libertà!": ni burqa, ni Gaulois, liberté ! proclame un tag, à la bombe noire, sur le chemin sinueux entre le village de Sisco en Haute-Corse et ses plages, symbole d'un climat pesant par la violente rixe, le 13 août, entre locaux et trois familles marocaines de Furiani.

Sisco (France) (AFP). En Haute-Corse, un climat pesant après la rixe
Le lotissement "Des Monts", dans le quartier métissé de Lupino, à Bastia, où a eu lieu une manifestation au lendemain des incidents de Sisco - AFP

Cinq hommes - trois Marocains et deux Siscais - seront jugés le 15 septembre à Bastia pour leur implication présumée dans ces violences.

Le maire Ange-Pierre Vivoni tempère: "On dit que les Corses sont racistes, mais il faut comprendre que le slogan +On est chez nous+ (entendu dans une manifestation à Bastia au lendemain de la bagarre) a une signification différente pour les Corses". "On n'est que 300.000 sur l'île (...) ce slogan est une défense de l'île et les immigrés aussi sont là pour la défendre ! ", dit-il à l'AFP.

Sur 1.200 Siscais, il dit compter une quarantaine de Maghrébins ou de Corses d'origine maghrébine. Abdel Forrouhou, 34 ans, en fait partie. Né en Corse de parents marocains, il a passé toute sa vie à Sisco, où il travaille à la pizzeria.

"La réaction des habitants a été logique", commente Abdel. Selon le parquet, trois frères marocains et leur famille ont voulu se réserver la crique, intimidant ceux qui s'approchaient, jusqu'à une altercation avec un jeune Siscais, bientôt rejoint par d'autres.

"Si j'avais été là, j'aurais été le premier à leur rentrer dedans, poursuit Abdel. Ce n'est pas une question de religion, mais de respect. S'ils s'étaient baignés tranquillement, même si la femme était en djellaba, il n'y aurait eu aucun problème, mais ils ont privatisé la plage et caillassé des touristes".

A l'audience, le 18 août, avant le renvoi du procès, le procureur de Bastia, Nicolas Bessone, a précisé que la rixe n'avait pas été déclenchée par un touriste prenant en photo une musulmane en train de se baigner.

Le maire de Sisco a pourtant pris le 16 août un arrêté interdisant l'accès aux plages "à toute personne n'ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes moeurs et de la laïcité". "L'arrêté n'est pas contre la religion musulmane, (...) il ne porte pas sur le burkini, il porte sur la laïcité, je l'ai pris pour calmer ma population. Dans le contexte actuel, cette mode est ressentie par d'autres comme une agression!", se défend M. Vivoni.

Abdel Forrouhou approuve le texte, mais regrette que ceux qui risquent "de se faire emmerder maintenant" soient "les petites familles maghrébines qui ne côtoient pas trop les Corses mais qui font leur vie tranquillement, car des cons, en Corse, il y en a aussi !"

- "c'était pas la fête des voisins !" -

Croisé à Lupino, quartier métissé de Bastia, un fonctionnaire corse d'origine maghrébine de 38 ans, partage les craintes d'Abdel. Il parle sous couvert d'anonymat "car tout le monde se connaît, ici".

Le lendemain de la bagarre, des centaines de personnes ont déferlé devant son immeuble à la recherche des familles maghrébines impliquées dans la bagarre de Sisco.

"Ils sont venus nous dire qu'on n'était pas chez nous. Ils nous ont dit de descendre, ils sont montés dans les étages au nez et à la barbe des gendarmes, alors qu'on déjeunait en famille. Ils criaient +Arabi fora+ (Arabes dehors), et +Descendez, on va vous tuer+, c'était pas la fête des voisins ! On a barricadé les portes", raconte-t-il.

"On craint les représailles. Je suis né dans le quartier, je suis allé à la fac de Corte, je suis corse et on est venu me dire que je ne l'étais pas. Je ne songe pas à plier bagage, mais j'ai douté de mon appartenance à cette terre".

"Je désapprouve totalement ce qu'ils ont fait", dit-il à propos des trois Marocains impliqués, qu'il précise n'avoir jamais croisés. "Le contexte international met tout le monde à cran", commente-t-il.

Plus loin, Antoine Andreani, 57 ans, écrase sa cigarette: "Si le jugement est lourd pour les Siscais (le 15 septembre), ça va être le feu!"

A Sisco, les vacanciers sont revenus sur les plages et le boulanger Lucien Straboni, l'un des cinq prévenus, "est à son four", souffle sa femme, les yeux gonflés.

Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Pour aller plus loin
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Gîte
Gîte Sainte-Mère-Eglise (50480) 67€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
Billard Charles X
Billard Charles X Saint-Contest (14280) 2 500€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du mardi 23 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Sisco (France) (AFP). En Haute-Corse, un climat pesant après la rixe