De l’autre côté du vieux pont rouillé, de jolis champs de blés descendent à la rivière : le jardin "Fleury" et ses maisons qui, du haut du coteau font les fières, l’oeil rivé sur le périphérique sud de Caen.
Saint-Orthaire, guérisseur des rhumatismes
A l’arrière des champs, du fouillis de verdure, l’agglomération se pousse du col et recule peu à peu les frontières. Du béton, encore un peu plus de béton...
Saint Orthaire est de ce pays-là : chapelle oubliée, coincée dans le hameau d’Etavaux, sur la commune de Saint-André-sur-Orne entre le bitume, l’ancienne voie de chemin de fer et la ville. C’est une enclave, quelques pierres usées par le temps, un cimetière tout autour, de vieilles tombes abîmées et, en contrebas, un versant de blé qui mène aux bords de l’Orne.
La chapelle Saint-Orthaire était autrefois un lieu de culte très populaire. "Saint Tortaire" redressait les membres "torts". Autrement dit, il était invoqué contre les rhumatismes et autres "goutteux", les choses bancales, les tordus.
La chapelle tire son nom de cet ermite, évangélisateur des campagnes au VIe siècle et issu de la noblesse normande. Il choisit, dit-on, la vie monacale à l’âge de 12 ans pour fonder ensuite une abbaye en forêt d’Andaine. Il vécut jusqu’à l’âge de 98 ans. Sa chapelle fut édifiée au XIIe siècle en pierre de Caen. A l’intérieur, la statue en pierre de Saint Ortaire, représenté en moine tonsuré date du XVIe siècle. La petite chapelle oubliée trouve aujourd’hui le temps long à regarder, de l’autre côté du champ de blé, les voitures filer sur le périphérique. Son voisin est un peu comme elle, nostalgique : il bichonne ses vieilles DS.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.