Les poules ont fait ces dernières années leur retour dans les foyers normands qui disposent d'un peu de place dans leur jardin. Elles peuvent de plus en plus compter sur de nouvelles voisines : les abeilles. Depuis quelques mois, l'apiculture de loisir est en plein essor, et Caen n'est pas en reste. En témoigne l'ouverture, mi-juin dans la rue des Jacobins, de la boutique Beeculture, qui propose à ses clients tout le matériel nécessaire pour se lancer. Ses créateurs, Eric de Goussencourt et Karin Warin, voient en la capitale régionale une "ville-test" pour peut-être envisager par la suite une franchise. "Nous avons nous-mêmes deux ruches depuis quelque temps, et ne savions pas où nous approvisionner. Il y a un vrai besoin", ont-ils constaté.
"À la portée de tous, mais pas n'importe comment"
L'engouement des Calvadosiens est indéniable : l'association de référence, L'Abeille normande du Calvados, a ainsi presque doublé son nombre d'adhérents en 5 ans. Mais son président Jean-Marie Godier met en garde : "l'apiculture de loisir est certes à la portée de tout le monde. Mais il ne faut pas le faire n'importe comment : cela reste un élevage de petites bêtes sauvages." Outre les réglementations à respecter – principalement de distance des ruches avec le voisinage –, les abeilles peuvent véhiculer des maladies, provoquer des allergies et, bien entendu, piquer. Qui plus est, elles ont besoin de plusieurs paramètres pour pouvoir butiner en toute tranquillité : être abritées du vent, être proches d'une source d'eau et bénéficier d'une bonne exposition solaire.
C'est pour enseigner toutes ces précisions que l'association dispense toute l'année des formations théoriques et pratiques... qui affichent complet jusqu'en 2016. Les motivations des apiculteurs amateurs ne manquent pas : "la principale, c'est de faire son propre miel", relève Jean-Marie Godier, à qui il est déjà arrivé de récolter 60 kilos pour une seule ruche. "Mais les abeilles assurent aussi la pollinisation, des arbres fruitiers par exemple..."
Un refuge pour les abeilles
Pierre Martin, caennais, s'est lancé cette année pour une autre raison : "faire un petit geste pour l'environnement". Dans un contexte global de disparition des abeilles due aux produits phyto-sanitaires et au développement du frelon asiatique, le trentenaire avait pour idée "de leur offrir un petit refuge au fond de [s]on jardin. Vivre en ville n'est pas un frein : la biodiversité y est même désormais plus importante qu'en campagne! " Dans son jardin, Pierre Martin a donc installé des plantes dites "mellifères" et des arbres fruitiers, "pour que la colonie se développe dans de bonnes conditions." Les abeilles étant capables de rayonner jusqu'à trois ou quatre kilomètres de leur ruche, ses voisins y mettent aussi du leur en plantant des tournesols et d'autres fleurs... Ou comment faire de la confidentielle apiculture une initiative collective de "happy-culture" !
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