La Jordanie considérait jeudi ses options après avoir promis de riposter sévèrement à l'exécution d'un de ses pilotes brûlé vif par le groupe Etat islamique, la famille de l'aviateur appelant à "détruire" l'organisation jihadiste.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a condamné "la brutalité" de l'EI, doit tenir à partir de 20H00 GMT une réunion sur la guerre en Syrie, où la montée en puissance de l'EI en 2013 a éclipsé la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad.
Frontalière de la Syrie et de l'Irak, la Jordanie participe aux frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre les positions de l'EI en Syrie où son pilote avait été capturé en décembre après le crash de son avion.
"La Jordanie va mener une guerre à outrance pour protéger nos principes et nos valeurs () Nous serons à l'affût de cette bande de criminels", écrit le journal gouvernemental Al-Raï dans un éditorial.
Après avoir réuni mercredi les hauts responsables militaires du royaume, le roi Abdallah, qui a écourté son voyage aux Etats-Unis, a affirmé que "le sang du martyr Maaz al-Kassasbeh n'aura pas coulé en vain et la riposte de la Jordanie et de son armée () sera sévère".
"Nous frapperons cette organisation terroriste dans ses fiefs", a-t-il ajouté, alors que son gouvernement a souligné être "plus que jamais déterminé à combattre" ce groupe responsable d'atrocités dans les larges zones sous son contrôle en Irak et en Syrie.
Les responsables jordaniens n'ont pas donné de détails sur la nature de la riposte, mais affirmé qu'ils travailleraient étroitement avec leurs alliés dans la coalition antijihadistes qui mène des frappes contre l'EI depuis août en Irak et depuis septembre en Syrie.
- Peuple uni -
Avant son départ précipité de Washington, le souverain jordanien et le président Barack Obama avaient souligné leur "détermination à briser l'EI".
Une promesse qui devrait apaiser la colère des Jordaniens et surtout de la famille du pilote. "Les pays dans et hors de la coalition doivent ?uvrer pour détruire cette bande de terroristes inhumains", a dit son père Safi al-Kassasbeh qui continue de recevoir les condoléances dans sa demeure à Karak, à 120 km au sud d'Amman.
Pour plusieurs analystes jordaniens, l'atrocité de l'exécution du pilote a poussé l'ensemble des Jordaniens à se ranger derrière leur gouvernement, donnant une "légitimité populaire" à la participation du royaume à la guerre antijihadistes.
La Jordanie, a affirmé l'expert Hassan Abou Haniyeh, "pourrait même envisager une intervention terrestre".
Le nouvel acte de barbarie de l'EI a provoqué un tollé international, alors que ce groupe jihadiste a franchi un nouveau palier dans l'horreur en diffusant mardi une vidéo montrant le pilote enfermé dans une cage en métal, avant d'être brûlé vif à l'essence.
Le groupe jihadiste a en outre donné les adresses d'autres pilotes jordaniens de la coalition et promis une récompense de "100 pièces en or" à ceux qui les tueraient.
- Suspension des raids des Emirats -
Dans une première mesure de représailles, la Jordanie a exécuté mercredi la jihadiste irakienne Sajida al-Rishawi, condamnée à mort pour des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et Ziad Karbouli, un responsable irakien d'Al-Qaïda.
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