La Cour des comptes a publié jeudi 17 juillet un rapport qui salue la bonne gestion du Mont Saint-Michel mais critique la direction bicéphale de la Merveille, émettant des recommandations sur sa gouvernance et son financement.
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Un triple défi difficile à relever
L'établissement public industriel et commercial (EPIC) du Mont, créé en 2019, a fait preuve d'une gestion "rigoureuse" et assoit "sa légitimité et sa crédibilité" mais il est confronté aujourd'hui à un "triple défi" de gouvernance, de financement et de mutualisation rapporte l'AFP qui a consulté le document de la Cour des comptes. Sur ce dernier point, la coopération entre le Centre des monuments nationaux (CMN) qui gère l'abbaye située en haut du Mont Saint-Michel et l'EPIC, en charge de tout le reste, comme les accès, commerces, autres activités touristiques, se "dégrade" et se transforme en "cohabitation", peut-on lire dans le rapport. Une situation qui "nuit à la construction d'une politique touristique et culturelle d'ensemble ainsi qu'à l'amélioration des recettes" et qui "bloque la nécessaire réduction des coûts alors que des doublons existent sur les missions de rayonnement".
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Qui pour gérer l'abbaye ?
Le rapport souligne aussi que "la fréquentation du Mont Saint-Michel plafonne légèrement en dessous des trois millions de visiteurs dont la moitié seulement visite l'abbaye". La Cour des comptes recommande donc "une délégation de la gestion" de l'abbaye à l'EPIC, qui aurait donc la responsabilité de l'ensemble pour "une gestion unifiée", supprimant "les doublons, ainsi que le cumul des deux fonctions de directeur général et d'administrateur".
Le CMN quant à lui garderait le statut de ses personnels, ses compétences "reconnues" pour la conservation du patrimoine et conserverait la maîtrise d'ouvrage "pour tous les travaux de restauration sur l'abbaye et les remparts".
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Quid du financement ?
Concernant la gouvernance, la double tutelle des ministères de la Transition écologique (MTE) et de la Culture est en danger, selon la Cour des comptes, avec le possible retrait du MTE dans le prolongement de la réduction de moitié de sa subvention en 2025. Le retrait annoncé de la Région Bretagne est également une source d'inquiétude pour l'équilibre Etat-collectivités territoriales, qualifié de "délicat".
Le troisième défi, le financement, est pointé alors que "l'EPIC ne peut assurer seul les près de 30 millions d'euros d'investissements qu'exige le vieillissement des ouvrages et des équipements", selon la Cour des comptes.
"La montée des charges, l'entretien, le niveau de fréquentation, et la diminution des subventions réduisent considérablement la capacité d'autofinancement" de l'EPIC, alerte la Cour, qui engage les différents acteurs à entamer sans délai "des négociations avec les autres membres du conseil d'administration".
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