Le déménagement de l'orgue de l'église Saint-Nicaise de Rouen n'aura finalement pas lieu en 2025.
Cet orgue de tribune, inscrit aux Monuments historiques depuis 2021, est un instrument remarquable : l'un des plus grands de la ville avec celui de l'abbatiale Saint-Ouen et de la cathédrale Notre-Dame. Le joyau, conçu par Louis Eugène-Rochesson, ne pouvait toutefois pas garder sa place dans la future église-brasserie de Ragnar, l'entreprise qui a remporté dès 2019 l'appel à projets de la Ville de Rouen pour donner une deuxième vie à l'église désacralisée. "L'instrument a été cédé à titre gratuit à la Ville de Paris pour l'église du Saint-Esprit dans le 12e arrondissement, qui a une tribune vide avec des dimensions similaires à celle de Saint-Nicaise", explique Christine de Cintré, élue au patrimoine à la Ville de Rouen. La cession a été signée officiellement en mars 2024. La Ville de Paris est donc propriétaire de l'orgue et a la charge de faire démonter l'instrument, puis d'en assurer le transport. Une opération délicate qu'une poignée de professionnels est en mesure d'assurer et qui a fait l'objet d'un appel à projets au printemps. "L'appel d'offres a été déclaré infructueux. Aucune entreprise n'a répondu", explique Christine de Cintré.
La procédure doit donc être relancée en ce mois de juillet. "Ils vont sûrement modifier leurs critères pour être plus souples sur le financier et un peu moins exigeants sur la technique", estime l'élue rouennaise.
Le déménagement de l'orgue retarde la cession de l'église à Ragnar
C'est un tout cas un contretemps supplémentaire pour le déménagement de l'instrument. Son démontage, qui était prévu au mois de décembre 2025, n'interviendra pas avant février 2026, au mieux. Avec lui, c'est tout le projet de Ragnar, l'entreprise qui a remporté l'appel à projets pour reprendre l'église Saint-Nicaise, qui est retardé. "Pour l'instant, nous sommes toujours locataires de l'église. L'orgue doit partir pour que l'on soit propriétaire", explique Pierre-Marie Soulat, le fondateur de Ragnar. Il évoque des questions d'assurance, impossible à mettre en place pour son entreprise tant que l'instrument est encore dans l'église. "Il est aussi impossible pour nous de calibrer l'aménagement du futur restaurant en attendant", ajoute-t-il, et donc de prévoir et d'estimer précisément les travaux à venir sur cette partie de l'édifice.
L'entrepreneur relativise malgré tout. "On est devenus conscients des latences et des enjeux d'un projet de cette envergure", indique-t-il, même s'il est désormais pressé d'être propriétaire des lieux, pour pouvoir enclencher la vitesse supérieure. De longs travaux de rénovation et d'aménagement sont à prévoir pour transformer les lieux en brasserie pour la production de bières, en restaurant et en musée. Après le gain de l'appel à projets, Ragnar tablait sur une ouverture en 2023. Puis en 2027. Ce sera vraisemblablement plus long.
L'entreprise peut déjà malgré tout partiellement exploiter les lieux pendant la belle saison.
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