Le communiqué de Lubrizol, lundi 5 mai, apparaît comme une véritable surprise. L'entreprise précise avoir annoncé aux comités sociaux et économiques et aux salariés de Rouen et d'Oudalle "qu'elle mettait fin à la procédure de consultation en cours, relative à la réorganisation de ses activités".
Sécuriser les approvisionnements pour les clients
Cette réorganisation, annoncée fin février, prévoyait d'abord la suppression de 169 postes, principalement sur le site rouennais. Un chiffre qui était tombé à 106 maximum au mois de mars après des négociations avec les syndicats. A cette heure, avec la fin de la procédure, tous les emplois sont pour le moment sauvegardés.
Lubrizol évoque "le contexte international des chaînes d'approvisionnement qui a considérablement évolué dans un environnement macroéconomique incertain et avec des pressions accrues sur les coûts et sur les disponibilités des matières premières". Il s'agit finalement de sécuriser les approvisionnements actuels pour les clients du spécialiste des additifs pour lubrifiants et carburants. Malgré tout, Lubrizol continue à assurer qu'il y a un problème de compétitivité des sites français, qui doivent en plus faire face à une baisse de la demande des marchés européens.
"C'est très ambigu"
"Il n'y a pas d'effusions de joie, c'est très ambigu, réagit de son côté Francis Malandain, délégué syndical central de la CFE-CGC à Lubrizol France. C'est une bonne nouvelle que les emplois soient sauvegardés mais le futur reste très compliqué car la confiance est rompue."
Par ailleurs, "certains s'étaient projetés dans leur vie d'après via le plan de départs volontaires. Cela va générer de la frustration car, dans leur tête, ils étaient déjà partis".
Le syndicaliste indique que des pistes avaient déjà été évoquées pour redonner de la compétitivité aux sites normands, comme le non-remplacement des départs en retraite. Le retournement soudain de situation ne le rassure pas. "A mon avis, on a eu affaire à des amateurs. Nous, l'intersyndicale, on a bien démonté le dossier. On a pu démontrer que ce qui était présenté n'était pas viable." Mais l'optimisme n'est pas vraiment de mise.
"Je pense que c'est reculer pour mieux sauter. Je ne vois pas comment la compétitivité peut revenir au niveau qu'ils souhaitaient", conclut Francis Malandain.
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