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Orne. Le tri à la source des biodéchets, une nouvelle obligation : les actions dans le département

Ordure ménagère. Au 1er janvier, les communes doivent offrir la possibilité aux habitants de trier leurs biodéchets. Dans l'Orne, plutôt que la collecte, la solution généralement retenue est celle du compostage.

Orne. Le tri à la source des biodéchets, une nouvelle obligation : les actions dans le département
Des composteurs collectifs sont petit à petit installés dans les quartiers d'habitat collectif, comme ici dans le quartier de Perseigne à Alençon.

A partir du 1er janvier prochain, tous les ménages devront pouvoir trier leurs biodéchets : épluchures, restes de repas, déchets alimentaires, déchets verts, en les séparant du reste des ordures ménagères.

Ecologie et économies

L'ambition est écologique, avec moins de déchets à transporter et à incinérer. Mais surtout économique, car ce traitement a un coût croissant que de plus en plus de collectivités (et de contribuables) peinent à supporter, d'où l'intérêt commun d'en baisser le tonnage. Mais à moins de deux mois de l'échéance, cette petite révolution dans les habitudes de chacun semble avoir encore bien du mal à se concrétiser sur le terrain, où bon nombre de collectivités semblent désormais s'affoler, bien qu'elles aient eu des années pour se préparer, la directive européenne datant de 2012 et la loi AGEC de 2020. Toutefois la loi, contrairement à ce que demandent plusieurs associations écologistes, ne donne pas de contrainte chiffrée de baisse des déchets, ce qui suppose, selon ces dernières, l'impossibilité de sanction envers ceux qui ne seront pas prêts à temps.

Si un habitant doit faire plus
de 200 mètres pour se rendre
au composteur, il n'y va pas.

Les déchets organiques représentent un tiers de la poubelle des Français, soit 5,5 millions de tonnes à l'échelle de la France. S'ils sont actuellement incinérés, ils devront être compostés, donc valorisés pour fertiliser les jardins et autres cultures. L'obligation concerne les collectivités : c'est à elles de proposer des solutions aux habitants pour qu'ils puissent effectuer le tri chez eux. Certaines agglomérations ont décidé de collecter ces déchets organiques, en plus des ordures ménagères, du plastique, du verre, du carton… Mais de nombreux syndicats d'ordures ménagères ou communes offrent actuellement à des prix très compétitifs la possibilité de se procurer des composteurs individuels, en bois ou en plastique, à installer dans son jardin. Parallèlement, des composteurs collectifs sont implantés, à marche forcée, au pied des immeubles. Mais tout cela risque de prendre encore beaucoup de temps, bien au-delà du 1er janvier prochain. Selon les études, si un habitant a plus de 200 mètres à faire pour se rendre au composteur, il n'y va pas.

Passer au compostage

Le déclic, comme pour le tri sélectif, peut être financier. Mais il peut aussi être environnemental : une partie des déchets peut être valorisée et devenir du compost pour enrichir les plantations potagères ou florales. Ce geste a aussi un impact carbone très important : 4 % de nos émissions à effet de serre sont dues à nos déchets, selon un rapport récent du Haut Conseil pour le climat.

Les idées reçues ont la vie dure, changer ses habitudes reste souvent compliqué, beaucoup de fausses informations sur ce qui ne serait pas compostable circulent, notamment sur les réseaux sociaux. Ces quelques pages devraient vous permettre d'y voir un peu plus clair…

Les déchets verts aussi

Alençon. Les déchets verts aussi
L'opération "Je broie du vert" est déclinée dans toute la communauté urbaine d'Alençon.

Comme pour les biodéchets de la poubelle, la volonté est de réduire le volume des déchets verts.

Pour les déchets verts (tonte, taille de haie), la problématique est la même : il faut réduire les tonnages déposés dans les déchetteries pour éviter l'explosion du montant des taxes payées par les contribuables. Pour tenter d'atteindre cet objectif sur le territoire de la communauté urbaine d'Alençon, l'opération "Je broie du vert" est déclinée dans les différentes communes.

Près de chez vous

Les habitants ont une semaine pour déposer leurs branchages dans un point de collecte, mis en place à tour de rôle dans les différentes communes. En septembre, c'était à Semallé, en octobre à Saint-Germain-du-Corbéis, à Champfleur, à Alençon, à Saint-Paterne. Les samedis après-midi, les branchages sont broyés et chacun peut venir récupérer le broyat, utile pour enrichir le sol des jardins. Il peut également être utilisé pour les opérations de paillage afin de limiter le développement des herbes indésirables, l'évaporation, le tassement et le ruissellement.

Les prochaines opérations

La prochaine collecte de branchages aura lieu du lundi 6 au samedi 18 novembre, avec opération de broyage le 18 novembre, sur le parking de la salle polyvalente à Valframbert. Une collecte aura ensuite lieu du Puis, collecte du mercredi 22 au vendredi 24 novembre, pour un broyage le samedi 25 aux ateliers municipaux à Condé-sur-Sarthe. Le diamètre des branchages ne doit pas dépasser quinze centimètres.

Près de 80 000 habitants concernés dans le Bocage

Messei. Près de 80 000 habitants concernés dans le Bocage
Thierry Aubin, président du Sirtom Flers/Condé, en compagnie d'Alain Ridaoui, maître-composteur.

Dans le Bocage, le Sirtom de Flers/Condé déploie de gros moyens pour permettre aux habitants de composter.

Il distribue des composteurs depuis bien longtemps mais, depuis le mois de juin dernier, le Sirtom (Syndicat intercommunal des ordures ménagères) de la région Flers/Condé a accéléré la cadence. Sur les soixante-cinq communes de son territoire, qui est à cheval sur l'Orne et le Calvados, avec des zones rurales et d'autres très urbanisées, d'ici 2025, il va distribuer neuf cents composteurs individuels et installer une centaine de composteurs partagés. Soixante-quinze autres seront implantés dans des écoles, collèges et lycées. Enfin, quatre pavillons de compostage équipés d'électro-composteurs vont voir le jour pour traiter de gros volumes de biodéchets dans les zones à forte population de Flers, La Ferté-Macé et Condé-en-Normandie.

Nécessité économique

"La TGAP [taxe sur les activités polluantes, donc les ordures ménagères] était de 3€ la tonne il y a cinq ans. Elle sera de 65€ la tonne en 2025, constate Thierry Aubin, président du Sirtom. Le calcul est vite fait, il faut réduire le tonnage de nos déchets." Le Sirtom a étudié diverses solutions. Compte tenu du kilométrage à parcourir en milieu rural, le ramassage des biodéchets n'est financièrement pas possible, le syndicat a donc opté pour le compostage. "Un Français produit en moyenne 160kg de déchets par an, dans nos campagnes, c'est plus près de 130kg. Même si le tri du plastique, du verre, du carton existe depuis plus de 15 ans, cela représente encore un tiers des poubelles qui sont collectées, on a donc encore une marge de progression à ce niveau, constate Thierry Aubin. Un autre tiers des ordures, ce sont les déchets ultimes. Le troisième tiers, ce sont les biodéchets, que l'on veut aujourd'hui sortir de chaque poubelle." Si les Français sont bons élèves, à terme, chacun ne devrait plus produire qu'une grosse soixantaine de kilos d'ordures chaque année. "Mon rôle est d'accompagner les habitants vers davantage d'autonomie", explique Alain Ridaoui, l'un des trois maîtres-composteurs que vient de recruter le Sirtom. Son objectif est de convaincre les habitants, mais aussi les petits professionnels (restaurants, écoles, supérettes, salles des fêtes) à composter 8 % des biodéchets en 2026, 15 % en 2030.

Aider au compostage

Si en pavillon ou à la campagne chacun peut installer un composteur dans son jardin (au Sirtom, ils sont vendus moins cher, car subventionnés), la situation est un peu plus compliquée en zone urbaine. Après concertation avec les bailleurs sociaux, les mairies, les syndicats de copropriété, vingt-cinq sites partagés ont déjà été installés en pied d'immeubles ou dans des lotissements. Les habitants de ces secteurs ont été rencontrés, des équipements de précollecte (seau à biodéchets) leur ont été distribués en porte à porte, avec un guide du tri des biodéchets. Alain Ridaoui et ses deux collèges passent désormais régulièrement sur les sites de ces composteurs collectifs pour s'assurer que les consignes qui ont été prodiguées sont bien respectées. En attendant la première distribution de compost pour fertiliser les jardinières ou jardins des habitants de ces quartiers…

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"Ce nouveau geste, beaucoup le font déjà sans s'en apercevoir à la campagne"

Vimoutiers. "Ce nouveau geste, beaucoup le font déjà sans s'en apercevoir à la campagne"
Cécile Bussière oeuvre à la promotion du développement du compostage.

Cécile Bussière travaille au sein du réseau national Compost Citoyen, pour diffuser les bonnes pratiques et développer le compostage.

L'Ornaise Cécile Bussière est chargée de plaidoyers et de partenariats au sein du réseau Compost Citoyen.

C'est quoi ce réseau ?

"Cette association existe depuis plus de dix ans, elle compte plus de neuf cents adhérents, professionnels, communes ou simples particuliers, qui portent la gestion de proximité, autrement dit le compostage au domicile ou juste à côté. Cette association est nationale, mais un réseau Compost Citoyen Normand est en train de se créer."

Pourquoi ce nouveau tri ?

"C'est un nouveau geste mais, à la campagne, beaucoup de gens le font déjà sans s'en apercevoir, en donnant à manger à leurs poules ou, pour d'autres, avec un bac à compost au fond de leur jardin. Ces déchets alimentaires posent problème dans les ordures ménagères car ils sont humides, et les ordures sont incinérées ou enfouies, c'est ce qui pose des problèmes environnementaux, c'est pour cela qu'on essaie de les retirer des ordures ménagères."

Ce qui fait que ça fonctionne bien ?

"Quand ça fonctionne bien, c'est qu'il y a eu des concertations, la commune qui accompagne, les offices HLM ou la copropriété qui se sent concernée, de simples habitants qui sont volontaires pour s'investir dans le projet, les syndicats de déchets et souvent des associations qui accompagnent. Pour un composteur partagé, il faut des référents de site qui sont des habitants ou le gardien de l'immeuble, qui reçoivent une formation."

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Déjà dix ans de compostage collectif à Alençon

L'expérience du compostage collectif en pied d'immeuble a été lancée en 2013 à Alençon.

A Alençon, la Communauté urbaine a mis en place le programme local de prévention des déchets. L'ambition était de réduire de 7 % en cinq ans le tonnage d'ordures collectées. Un premier composteur collectif, géré par la régie des quartiers, a été implanté en 2013 au pied des immeubles de la résidence Parmentier, rue Fromentin.

Convaincre les résidents

L'ambition était alors d'implanter une cinquantaine de composteurs collectifs dans l'agglomération. Objectif atteint car, en 2018, 54 avaient été installés. Après un an de fonctionnement à la résidence Parmentier, une première récolte de cent vingt kilos de compost a permis aux résidents d'en bénéficier, chacun rapportant plusieurs kilos pour fertiliser ses jardinières. "Les habitants sont volontaires, le processus est bien respecté, ils sont responsables du bon fonctionnement du composteur", expliquait alors Alexandra Belgoudi, qui a encadré le bon usage de ce composteur collectif durant un an, en rappelant ce qu'on peut y déposer, ou ce qui est à y proscrire.

Deux habitantes s'étaient portées volontaires pour être les "référentes" auprès des autres résidents. "J'utilise beaucoup de légumes, donc je me sens très concernée, expliquait Paule, l'une des deux référentes, en 2014. Ça a été un peu difficile de convaincre tous les habitants mais, depuis, on a beaucoup moins de poubelles qui sont collectées." Dix ans plus tard, ce composteur collectif est toujours opérationnel.

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