Les portraits d'Orelsan ou de Stromae vous ont peut-être tapé à l'œil à l'entrée du Festival Beauregard début juillet. Derrière ces œuvres XXL, se cache Lionel Rocton, "Déco'real" de son nom d'artiste. Tout a débuté pour lui il y a quinze ans, dans la commune de Giberville, à l'est de Caen. "La mairie nous avait accordé un mur derrière le gymnase où on graffait pour s'amuser avec les potes", se rappelle ce Caennais pur souche.
Plus de 100 fresques par an
À cette époque, peindre les murs était un loisir. Lionel Rocton rêvait plutôt de devenir garde forestier ou botaniste. La nature, il aimait ça. C'est justement après une expérience de commercial dans le domaine à Paris qu'il a eu le déclic. "Je n'étais pas bon là-dedans, je ne me sentais pas à ma place." Traîner en roller dans les rues du village lui manquait, tout comme le street-art. Il a vite flashé sur les dessins en trompe-l'œil, si bien qu'il a intégré une école spécialisée à Tours. Aujourd'hui, à 39 ans, il est à la tête de l'entreprise Déco'real, contraction des mots "décoration" et "réalisation". "Au départ, je faisais de la peinture sur textile, je me disais que ça allait marcher", se souvient naïvement le Normand. Ce n'est qu'au bout de cinq ans qu'il a commencé à vivre de son talent, à vider des centaines de bombes sur les murs de chambres d'enfant. Travailler pour les particuliers représente désormais 20 % de son activité. Il consacre le temps qu'il lui reste aux professionnels, sur des devantures de magasins ou de restaurants par exemple.
Il décore un chalutier
À Festyland, dans les campings, et plus récemment à la caserne de pompiers du Molay-Littry… La liste est longue. Cela représente en moyenne 100 fresques par an. Le tout avec une imagination débordante. "Retrouver le réalisme du pinceau à la bombe aérosol n'existait pas. C'est plus difficile pour affiner le trait", explique-t-il. L'artiste a décidé de relever le challenge. Il a même redonné vie à un chalutier de 16 m de long sur 9 m de haut de Port-en-Bessin il y a dix jours. "Je lui ai redonné une vraie âme de pirate", sourit celui qui, dans sa tête, reste enfant.
Chercher les idées, faire la maquette, dessiner et peindre l'anime au quotidien. "Je veux montrer aux gens tout ce que l'on peut faire avec une bombe aérosol, raconte Déco'real. À chaque fois, c'est un challenge artistique." Il assume avoir un faible pour les grands formats. Son prochain projet ? Décorer un pignon d'immeuble dans le quartier du Chemin Vert. Impossible de passer inaperçu…
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