Dans le cadre de la journée contre les violences faites aux femmes, la préfète de l'Orne Françoise Tahéri s'est rendue, jeudi 25 novembre, à l'hôpital d'Alençon, où une unité médico-judiciaire verra le jour en mars 2022. Dirigée par le docteur Frédéric Briand, elle permettra de prendre en charge plus facilement les femmes victimes de violences.
Ecoutez ici Frédéric Briand :
À ce jour, Frédéric Briand est le seul médecin légiste du département à prendre en charge des femmes victimes de violences. "L'an dernier, j'ai vu passer entre mes mains 180 personnes subissant des coups de leur conjoint." En France, le département de l'Orne est le 12e le plus touché par les violences intrafamiliales. Pour répondre davantage à cette problématique, "le recrutement d'un second médecin légiste est en discussion avec le CHU de Caen", explique le docteur Briand. Depuis 2018, le nombre de personnes prises en charge par ses soins a triplé selon lui, passant d'une cinquantaine de victimes à près de 200 aujourd'hui. "Les confinements de 2020 sont une des raisons de cette augmentation, mais il ne faut pas voir que le côté négatif : les victimes sont de plus en plus identifiées et portent plainte."
"J'ai vu passer entre mes mains 180 victimes de leur conjoint"
Le procureur de la République François Coudert le promet : "Il y aura une meilleure prise en charge." Après avoir pris rendez-vous avec l'unité médico-judiciaire, les victimes pourront se rendre dans cet espace pour procéder à une consultation avec le médecin légiste. "Après explications des faits, nous procéderons à un examen médical et nous rendons un certificat médical avec l'incapacité totale de travail dont la justice à besoin. À partir de ce moment, la prise en charge pénale pourra aussitôt commencer." A deux pas de la salle de consultation, un bureau pourra, si besoin, accueillir un officier de police judiciaire pour faciliter les dépôts de plainte.
Le recrutement de deux psychologues envisagé
Selon l'Agence nationale du développement professionnel continu, en 2019, 596 professionnels de santé, hospitaliers et libéraux, ont été formés au sujet des violences faites aux femmes et des violences conjugales. Un nombre qui devrait continuer de croître. La présence à mi-temps de deux psychologues devrait être confirmée dans les prochains mois. Selon Frédéric Briand, "ils permettront aux victimes d'avoir un accompagnement psychologique, en plus de l'aspect juridique". Le médecin garantit : "Nous serons à l'écoute des victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles."
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