"Quand on voit d'où on vient, il faut rester humble." Victor Lekhal sait de quoi il parle. Le grand milieu défensif Ciel et Marine a connu bien des déconvenues après tant d'années passées au club. Mais il ne s'interdit pas de savourer quelques instants, alors que le HAC se retrouve, sans y avoir été vraiment attendu, à jouer les premières places de Ligue 2. "Je pense qu'il y a vraiment eu un déclic dans nos esprits, résume le natif de Montivilliers. Cette saison, il y a une vraie alchimie entre les anciens et tous les jeunes."
Plusieurs fois touché, jamais coulé
Dans un effectif rajeuni par les arrivées de nombreux "Bézots" du centre de formation (Fofana, Sanganté, Ba...), Victor Lekhal fait office de trait d'union. Surtout que lui aussi a connu cette arrivée dans le groupe professionnel, après avoir fait toutes ses classes à la Cavée verte. De ses 12 ans jusqu'à aujourd'hui, celui qui a grandi à Fécamp n'aura été infidèle au HAC que pendant six mois, le temps d'un prêt à Avranches. "Avec le recul, c'était le bon choix car j'ai pu jouer en National et surtout me prouver que je n'avais pas peur de me blesser à nouveau", rembobine le numéro 22.
Les blessures, c'est ce qui a longtemps gâché sa vie. "Quand tu te fais trois fois les croisés, tu abordes les matches différemment", soupire-t-il. Sans s'économiser, loin de là, mais sans vraiment réussir à se sortir un risque de rechute de la tête. Pourtant, le milieu de terrain est petit à petit "revenu à son meilleur niveau", selon son entraineur Paul Le Guen. Au point que le technicien ne l'a pas laissé manquer la moindre minute de jeu jusqu'à la 15e journée. "C'est un leader technique, il a une qualité de passe, une qualité de placement et une science du jeu qui sont très précieuses", précise l'entraineur. Victor Lekhal, lui, se plait bien dans un rôle de six un peu à l'ancienne, à assurer l'équilibre au côté d'un Amir Richardson plus à même de se projeter. "Je fais ce que je sais bien faire : récupérer des ballons. Je ne suis pas le joueur qui va dribbler ou qui va avoir plein de statistiques", résume-t-il.
Responsabilités et sérénité
Pourtant, cette année encore, il a décidé "de prendre plus de responsabilités". Pour l'exemple, c'est lui qui est allé tirer un pénalty contre Dijon début octobre. "C'était un moment incroyable car c'était enfin mon premier but en championnat", se souvient-il, un grand sourire aux lèvres. Mais c'est aussi brassard au bras que Victor Lekhal prend plus d'épaisseur. "Mon capitaine, c'est Alexandre Bonnet", rappelle Paul Le Guen. Mais comme le temps de jeu du vétéran est limité cette saison, c'est son lieutenant qui mène presque tous les week-ends les Ciel et Marine jusque dans l'arène.
À l'aise sur le terrain, Victor Lekhal a aussi trouvé une nouvelle forme d'équilibre dans sa vie personnelle, en devenant papa cet été, à 27 ans. "On relativise beaucoup plus, confie-t-il. Si j'ai passé une mauvaise journée, il suffit d'un sourire de mon fils et tout va mieux !" Serein, celui qui est sous contrat jusqu'en juin 2023 espère même retrouver la sélection. Celle d'Algérie, le pays d'origine de son père, qui l'a "toujours fasciné". Par le biais de ses agents, il sait qu'il reste dans les plans de Djamel Belmadi. "La preuve, c'est que je fais toujours parti des présélections", indique-t-il. Mais il assure que sa priorité reste le HAC, qu'il rêve de revoir dans l'élite. "J'ai tout connu, moi, ici. Depuis les tribunes de Deschaseaux jusqu'à maintenant, sur le terrain. Ramener Le Havre en Ligue 1, c'est tout ce que je souhaite, parce que cette ville le mérite vraiment !"
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