Au sud de Rouen, la forêt du Madrillet sera bien préservée de toute nouvelle construction. Les conseillers métropolitains ont voté, lundi 8 novembre, la fin du projet d'extension du parc d'activités. 57 hectares de forêt étaient menacés, une forte mobilisation avait eu lieu à l'été 2020.
"Changer de modèle"
Nicolas Mayer-Rossignol, le président de la Métropole, avait déjà décidé un moratoire sur cette extension peu de temps après son élection. La décision des élus métropolitains confirme la sauvegarde de la forêt : "On avait pris des engagements et on les tient", affirme Nicolas Mayer-Rossignol.
Nicolas Mayer-Rossignol
Il souligne aussi qu'environ "un tiers de cette zone n'est toujours pas aujourd'hui commercialisé". L'extension, qui devait prendre 62 hectares de la forêt, ne représente donc pas d'intérêt, selon le président de la Métropole. D'autant que la première phase de l'extension, intitulée "We hub", avait déjà été lancée sur 4,7 hectares et est en cours de commercialisation. Le reste des 57 hectares ne sera donc pas aménagé et la forêt reste bien en place. "Il faut arrêter de s'étendre, il faut changer de modèle", insiste Nicolas Mayer-Rossignol.
Classement en forêt de protection
Cette décision de la Métropole satisfait des associations comme Bouillons terre d'avenir qui voudrait même aller plus loin. Son représentant, Philippe Vue, souhaite voir le lieu placé sous le label de forêt de protection : "Si ces 57 hectares ne sont pas classés, ils peuvent être urbanisés dans cinq ans, dix ans, quinze ans, par d'autres élus", craint-il, en rappelant que le reste de la forêt de la Londe-Rouvray est classé comme celle de Roumare.
Philippe Vue
Mais cette décision nécessite un processus plus long, environ deux ans, et passe notamment par une enquête publique et un décret au Conseil d'État. "Ça nous semble vraiment indispensable, vu la dégradation climatique, que de voir ces forêts classées de manière pérenne pour qu'il n'y ait pas des combats de ce type tous les cinq ans ou les dix ans face à des élus qui veulent urbaniser des forêts", poursuit Philippe Vue.
De son côté, Nicolas Mayer-Rossignol établit le même constat sur l'importance des forêts dans la Métropole, tout en modérant les inquiétudes : "Je pense que nous sommes dans un siècle où il faut changer de modèle et il faut prendre des décisions différentes de celles d'il y a quelques années", explique-t-il, suggérant qu'il n'est plus possible, à l'avenir, de prendre de décisions menaçant les forêts de la Métropole.
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