A chaque fois que je participe aux ateliers collaboratifs autour du Millénaire de Caen, je mesure la force de cet événement pour créer du lien. En entrant dans la salle de la cité universitaire Lebisey, où s'achèvent les dernières finitions de la grande marionnette en osier qui défilera lors de la Parade Opératique du 9 mai, cette impression se confirme. L'accueil est chaleureux. Benoît Mousserion, directeur artistique de la Compagnie l'Homme Debout en charge de la construction de la marionnette, me salue en souriant comme il le fait avec les dizaines de personnes qui franchissent la porte. Ici, toutes les générations se croisent dans une ambiance appliquée et joyeuse.
Une œuvre collective
Devant les grands bâtons d'osier empilés, je pense immédiatement à la vannerie. Mais Benoît Mousserion me rassure : "On utilise des techniques bien plus simples que ça, presque enfantines. On assemble deux bouts de bois, et on met un petit lien en fil de fer entre eux." Une méthode qu'il qualifie lui-même d'"un peu barbare", mais qui offre une grande liberté de création. Grâce à elle, la structure de la marionnette – un enfant de 7 mètres de haut, tout de même ! – prend forme pièce par pièce. Une fois les gestes de base expliqués, je me mets en quête d'une pince plate et de fil de fer, véritable or noir de ce chantier créatif. Un peu hésitante, je demande autour de moi : "Bien sûr, prends ma pince", me répond spontanément une participante. C'est ça aussi, l'esprit du projet : entraide, partage, bienveillance. A ma table, on m'aide à couper le fil pendant que je tente de le glisser entre les mailles d'osier pour former ce qui sera l'ourlet du mollet de la marionnette.
Le premier essai est laborieux : le fil est trop rigide. Heureusement, un autre participant m'oriente vers un fil plus fin. Deuxième tentative, et je prends enfin le coup de main. Il faut bien serrer les baguettes d'osier entre elles pour que les détails ressortent visuellement. Patience et précision. Autour de moi, chacun s'active. Certains façonnent les mains, d'autres les pieds, les jambes ou encore le visage de la marionnette. "Là, on est sur un projet très particulier", explique Benoît Mousserion. "Un projet de territoire. A la fin, cette marionnette, elle appartient à la Ville." Tout le monde peut trouver sa place à l'atelier : les tâches sont nombreuses et variées. Il y a le tressage d'osier et de fil de fer, minutieux mais accessible, et aussi la confection d'oiseaux, aussi en osier mais décorés de tissus. Multicolores, sans forme prédéfinie, ces oiseaux laissent place à l'imagination : on les décore comme on veut, en toute liberté.
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