La France compte 2,4 millions de chômeurs, soit 16.000 personnes de moins qu'au premier trimestre (-0,1 point), selon des chiffres publiés vendredi par l'Insee. Cette stabilité était déjà l'élément marquant du premier trimestre 2021, avec cette fois une hausse de 0,1 point par rapport au précédent.
"Depuis le début de l'année le taux de chômage est quasi stable et cela tranche fortement avec les variations très importantes observées en 2020", analyse auprès de l'AFP Sylvain Larrieu, chef de la division Synthèses et conjonctures du marché du travail à l'institut de la statistique.
Sur un an, le taux de chômage, mesuré selon les normes du Bureau international du travail (BIT), est en hausse de 0,8 point mais est "quasiment identique (-0,1 point) à son niveau de fin 2019, avant la crise sanitaire", pointe l'Insee.
Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui est sans emploi au cours de la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines à venir et a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d'emploi.
Le deuxième trimestre 2020 - marqué par le premier confinement - avait donné lieu à une baisse en trompe-l'œil du chômage, beaucoup de personnes basculant vers l'inactivité faute de pouvoir effectuer des recherches actives d'emploi dans les conditions habituelles.
Le taux d'emploi augmente lui ce trimestre de 0,3 point à 66,9%, retrouvant son niveau d'avant-crise (+0,1 point par rapport à fin 2019), et atteignant son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure à fréquence trimestrielle avec l'enquête Emploi (2003).
"Cette hausse de l'emploi est d'ampleur supérieure à la baisse du chômage parce qu'il y a des gens qui étaient dans l'inactivité qui reviennent sur le marché du travail", explique M. Larrieu.
Le chômage partiel en repli
Dans le détail, le taux de chômage diminue au 2e trimestre pour les 15-24 ans (–0,8 point) et les 25-49 ans (–0,2 point) et augmente de 0,4 point pour les 50 ans et plus. Par rapport à son niveau d'avant-crise (fin 2019), il est inférieur pour les jeunes (–1,4 point) mais équivalent pour les personnes d'âge intermédiaire (–0,1 point) et les seniors (+0,1 point).
On comptabilise ainsi ce trimestre 586.000 chômeurs âgés de 15 à 24 ans, contre 608.000 au dernier trimestre 2019.
Le taux d'emploi progresse par ailleurs nettement ce trimestre pour les jeunes (+0,9 point), plus modérément pour les personnes d'âge intermédiaire (+0,3 point) et les seniors (+0,1 point).
"Il y a eu une amélioration assez nette de la situation des jeunes ce trimestre", estime M. Larrieu. Pour les seniors, on observe certes une hausse du chômage ce trimestre, mais "quand on compare à l'avant-crise on peut dire que c'est plus ou moins la même chose".
Le taux de chômage de longue durée est lui aussi quasi stable: il concerne 0,7 million de chômeurs et s'établit à 2,4% de la population active (-0,1 point sur le trimestre), après avoir bondi de 0,4 point au trimestre précédent; il se situe ainsi 0,2 point au-dessus de son niveau d'avant-crise (fin 2019).
Cette quasi-stabilité sur le trimestre recouvre des différences marquées selon l'âge: –0,7 point pour les 15-24 ans, –0,2 point pour les 25-49 ans et +0,1 point pour les 50 ans et plus.
Quant au chômage partiel, il "continue à se replier (...) tout en restant encore nettement supérieur à son niveau d'avant-crise", souligne M. Larrieu.
"Il représente encore 2,3% des personnes en emploi, ce qui est beaucoup moins qu'au pic de la crise mais encore largement supérieur à la normale, puisque avant-crise le chômage partiel c'était 0,2% des personnes en emploi. C'est un mouvement qui était attendu, cela va avec la réouverture d'un certain nombre de secteurs", dit-il.
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