Atmo Normandie, en charge du contrôle de la qualité de l'air dans la région, publie un rapport complet sur l'incendie de Lubrizol. Véronique Delmas en est la directrice.
Quelles sont les conclusions de votre rapport ?
Il faut d'abord préciser qu'on ne peut donner des conclusions que sur ce que l'on a mesuré. Il y a eu beaucoup d'analyses. On en a fait une partie sur l'air et les précipitations. Par rapport à tous ces prélèvements pendant un an après l'incendie, c'est rassurant et en particulier sur la période pendant le chantier de nettoyage.
On avait neuf points de mesures tout autour du site incendié et on est globalement rassurant.
Comment avez-vous travaillé ?
On a regardé près de 200 composés sur l'année de mesure et on a cherché à analyser ces données. Ce n'était pas toujours facile car ce sont des choses que l'on avait, pour une grande partie, jamais mesurées et on n'avait pas de valeurs de références. En tout cas, pour des polluants comme le benzène ou l'hydrogène sulfuré (H2S), on était sur des concentrations conformes à ce que l'on a sur d'autres sites de la région. L'H2S, que l'on pouvait vraiment redouter sur le chantier de déblaiement, n'a pas été mesuré dans l'environnement.
Qu'est-ce que l'incendie de Lubrizol a changé dans votre façon de travailler ?
Ça nous a fait beaucoup réfléchir. On a par exemple augmenté le nombre de canisters à disposition des secours et des industriels, pour faire des prélèvements rapides de l'air. On met aussi en place des dispositifs que l'on peut actionner à distance sur des zones industrielles. Un autre sujet est aussi de savoir comment on peut avoir rapidement des éléments de référence, de repères, qui permettent de situer les concentrations qu'on mesure.
On a vu que ça nous manquait, notamment pour la communication lors de l'épisode.
Quid de l'enquête de santé ?
Le rapport d'Atmo Normandie permet de donner des informations sur la qualité de l'air ou les odeurs. Il n'a vocation, en aucun cas, à donner des précisions sur les conséquences sur la santé, "sujet de préoccupation majeur des habitants", rappelle Charlotte Goujon, vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie en charge des risques industriels. Les résultats de l'enquête de santé, menée par Santé publique France à l'automne, pourraient être publiés dans le courant du mois de juin.
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