Just Eat, Uber Eats ou encore Deliveroo, les noms de ces géants de la livraison de repas ne sont plus inconnus. Mais qui se cache derrière ? Un Caennais a accepté que la rédaction plonge dans son quotidien de coursier. 17 h 45, il est temps pour Corentin Vigneron de s'habiller chaudement. Sa deuxième tournée de la journée débute. De Cormelles-le-royal, il rejoint le centre-ville de Caen sur son vélo gris bTwin. "Le McDonald's est le lieu de rendez-vous des livreurs", lâche-t-il dès notre rencontre. Comme les 450 livreurs d'Uber Eats sur l'agglomération caennaise, Corentin travaille sous le statut d'auto-entrepreneur. Pas de congés payés, donc, mais 40 € par jour pendant trente jours en cas d'accident. Le jeune coursier de 20 ans a ses petites habitudes. Après reconnaissance faciale, l'application de livraison s'ouvre. Un petit bruit retentit. "Cela signifie que je suis en ligne et que l'application recherche des commandes."
Une course contre-la-montre
Une poignée de minutes plus tard, une course apparaît sur l'écran. "S'affiche 4,53 € pour 2,2 km de trajet." Corentin enfourche son vélo, "moins cher que le scooter", direction un restaurant situé 100 mètres plus loin. Il récupère une pizza, valide la course et active le GPS. "Je ne connais pas encore toutes les rues par cœur", sourit l'ancien footballeur du Stade Malherbe.
"Si la satisfaction des clients atteint moins de 90 %, on peut perdre notre boulot"
En selle pour aller servir au plus vite Yaël, toujours avec minutie. "Il y a un compartiment en bas du sac qui permet de garder la pizza à plat. En côte, - comme ici rue de la Délivrande - pas question de se mettre en danseuse !" "Vous êtes arrivé", indique son smartphone. Mission accomplie pour Corentin, qui ne ferme pas les yeux sur un petit pourboire de temps en temps. Sa priorité : faire plaisir au client, au risque de se faire radier de la plateforme : "Si la satisfaction des clients atteint moins de 90 %." Arrive 19 heures. L'heure du grand rush. Corentin croule sous les demandes. Il n'a pas hésité à élaborer une stratégie. "Il faut être proche des endroits où il y a beaucoup de restaurants et calculer le ratio temps passé/argent récolté, explique-t-il après une semaine d'expérience dans les jambes. Pour moi, les petites courses sont les gagnantes." Seul sur la route, croisant ses quelques concurrents, il enchaîne les tours de pédales, considérant sa mission du soir "comme un passe-temps qui me permet de gagner de l'argent". Le froid ? "On se réchauffe en pédalant. Je rentre quand j'en ai marre ou que je n'ai plus de commandes." 19 h 45, c'est l'heure, pour moi, de rentrer au chaud. Pour Corentin, la soirée est loin d'être terminée…
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