[Santé] Caen. Pourquoi le parking du centre F. Baclesse est désormais payant

"Payer pour se garer en ville ou à l'aéroport, c'est un choix. Mais nous, on n'a pas le choix : il faut qu'on les fasse, ces traitements !" Eric Courteille est en colère. Soigné depuis 2016 pour un cancer, ce patient dénonce l'instauration du stationnement payant au centre François Baclesse de Caen, en vigueur depuis lundi 3 août.

"10 euros de parking pour ma chimio"

Désormais, les visiteurs bénéficient d'1h30 de parking gratuit. Ensuite, il faut s'acquitter de 0,50 € tous les quarts d'heure (tarif dégressif après 5 heures). "Pour ma dernière chimio qui a duré huit heures, j'aurais dû payer plus de 10 euros !" poursuit-il.

Interpellé, le centre François Baclesse explique sa démarche. "Ce parking est saturé depuis plusieurs années. On a très souvent des patients qui nous disent qu'ils passent un temps fou à chercher une place, qui redoutent d'arriver en retard à leurs rendez-vous..." détaille Jean-Luc Hamon, directeur général adjoint. Seul parking gratuit de la zone hospitalière, il est occupé par des patients du CHU mais aussi, selon la direction, par des travailleurs qui se rendent ensuite au centre-ville en tram, laissant leur véhicule stationné à Baclesse.

Pour désengorger le parking visiteurs, un parking de 200 places est en cours de construction pour les salariés. Financé par Baclesse à hauteur de 2,4 millions d'euros, il devrait être livré en décembre. Pourquoi, alors, avoir instauré le stationnement paiement en août, au cœur de l'été ? "Le CHU, propriétaire du terrain, a souhaité mettre en tarification le parking visiteurs dès à présent", poursuit Jean-Luc Hamon, qui évoque une volonté d'harmonisation des tarifs des différents parkings, avancée par l'hôpital régional.

Jean-Luc Hamon, directeur général adjoint, montre le chantier du parking de 200 places qui va voir le jour à la fin de l'année.

L'Assurance maladie rembourse
le transport... et le parking

"Il ne faut pas que l'aspect financier soit un obstacle aux soins", affirme cependant le directeur adjoint. Les patients qui stationneraient au-delà d'une heure et demie peuvent se faire rembourser le parking par l'Assurance Maladie, sur présentation d'une prescription médicale de transport. "Notre objectif est d'affiner notre communication envers ces patients, en lien avec le corps médical, pour qu'ils puissent exercer leurs droits."

S'il reconnaît qu'il y a "un vrai problème de stationnement", le patient Eric Courteille regrette de son côté de voir "un peu plus accroître le déficit de l'assurance maladie". Il prône plutôt un système de QR code qui aurait permis à ceux qui sont soignés, et à eux seuls, de se garer gratuitement.