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La croissance devrait baisser et pourrait faire déraper chômage et déficit public

La croissance sera moins forte que prévu au quatrième trimestre en France, selon le gouvernement et la Banque de France, les économistes anticipant une dégradation de l'emploi et des finances publiques imputable aux "gilets jaunes" mais aussi à un ralentissement au niveau européen.

La croissance devrait baisser et pourrait faire déraper chômage et déficit public
Croissance française - AFP [AFP]

La banque centrale française a divisé par deux lundi, à 0,2% contre 0,4% précédemment, le taux de croissance du Produit intérieur brut français qu'elle prévoit pour le dernier trimestre de l'année, l'impact du mouvement des "gilets jaunes" se faisant sentir dans "la plupart des secteurs".

Cette nouvelle prévision est très inférieure au niveau de 0,8% qui serait nécessaire au quatrième trimestre pour atteindre l'objectif annuel de 1,7% affiché par le gouvernement.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a, de son côté, estimé à 0,1 point de croissance en moins l'impact sur l'économie du mouvement des "gilets jaunes".

"Ce n'est pas rattrapable", a reconnu M. Le Maire. "C'est la réalité. Celle des commerçants, des indépendants, qui ont vu samedi leurs magasins abîmés, vandalisés, pillés", a-t-il affirmé sur RTL.

Pour Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, qui anticipe un effet de l'ordre de 0,1 point de croissance en moins "si le mouvement s'arrête ce soir" après l'intervention télévisée du chef de l'Etat, "ce ne sont pas tant les magasins cassés que les transports difficiles, les retards dans les livraisons, et les gens qui n'osent pas tellement bouger".

ralentissement européen

De l'avis des économistes, le mouvement des gilets jaunes n'est pas le seul responsable du fléchissement de la croissance.

"Les prévisions de croissance sont abaissées du fait du ralentissement européen d'une part, et du mouvement des gilets jaunes d'autre part", a déclaré à l'AFP Xavier Ragot, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

"Le coup de frein sur la consommation et sur l'emploi avait commencé assez nettement avant le mouvement", observe de son côté Olivier Passet, directeur des synthèses du cabinet Xerfi.

"Ce qui bloque en France et plus largement au niveau européen, c'est qu'on a une hausse des prix et une faible progression des salaires", selon lui.

Le gouvernement avait pourtant promis que les Français sentiraient les effets positifs de ses mesures fiscales avant la fin de l'année.

"Tous les prévisionnistes s'attendaient à un rebond de la croissance au 4ème trimestre à cause du relèvement des minima sociaux et de la baisse des cotisations sociales salariales", relève M. Ragot pour lequel "c'est un trimestre dont on attendait beaucoup".

Mais avec seulement 0,1 point de croissance, "cela veut dire qu'avec une tendance de gains de productivité de 0,2% par trimestre, au quatrième trimestre on aurait une baisse de l'emploi", affirme M. Artus.

marges de manoeuvre

Le ralentissement de la croissance va aussi faire déraper la trajectoire du déficit public, alors que les recettes ont déjà été amputées de 4 milliards pour 2019 par l'abandon de la taxe carbone sur les carburants.

Pourtant, "l'Etat a des marges de manoeuvre, il ne faut pas prendre les 3% comme un tabou absolu", souligne M. Ragot.

Pour augmenter ses recettes tout en restant dans les clous européens, le gouvernement peut notamment "retarder la bascule du CICE qui coûte 0,9 point de PIB de 2019 à 2020. Si c'est le cas, on est sûr de faire moins de 3%", note le président de l'OFCE.

Il peut aussi échelonner la baisse de l'impôt sur les sociétés, dont le taux normal doit être ramené de 33% à 31% au 1er janvier.

Pour Patrick Artus, à la différence de l'Italie, la France peut à court terme se permettre une politique budgétaire expansionniste sans provoquer à court terme une envolée des taux d'intérêt pour sa dette publique.

Un creusement du déficit pour relancer la demande peut fonctionner, même si "une partie malheureusement aujourd'hui assez importante, partirait en importations". Mais on le paierait in fine car "plus tard, il faudra réduire ce déficit public et faire une politique budgétaire restrictive", analyse l'économiste.

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