À l'université aussi, les réfugiés ont une place. Surtout quand après avoir fui leur pays, ils veulent reprendre un cursus diplômant, après avoir dû interrompre leurs études dans leur pays d'origine. "C'est la condition sine qua non à leur inscription", explique Benoît Véron, vice-président délégué à l'international à l'université de Caen. Du coup, ceux qui ne parlent pas français intègrent une des deux formations leur permettant de maîtriser suffisamment la langue pour suivre à l'avenir la formation de leur choix". Lors du premier contact, le personnel de l'administration s'assure juste qu'ils sont connus de l'État français et qu'ils disposent d'une équivalence au baccalauréat. Une fois inscrit, ils disposent alors des mêmes droits que les 28 000 autres étudiants du campus caennais, dont 2 500 étrangers.
Ils sont séparés par nationalité
À la rentrée de janvier 2017, ils étaient ainsi une cinquantaine, âgés entre 17 et 30 ans, à être répartis dans les classes dédiées au Diplôme universitaire en langue française ou de soutien en langue française, via les cours du soir. "Pour favoriser leur intégration, nous n'avons pas opté pour des cours fermés entre réfugiés, mais nous leur proposons de suivre ces formations avec d'autres étudiants étrangers", explique Cédric Guern du Carré international de la fac. Ils sont même volontairement séparés par nationalité. Sans surprise, les Syriens et les Soudanais sont les plus représentés, suivis des Iraniens, Mongols, Géorgiens, Égyptiens et Arméniens. "La magie de l'université opère alors souvent: au bout de quelques semaines, un Syrien, un Mexicain et une Japonaise se lient d'amitié".
Un poste dédié
Si la mission d'accueil d'étudiants étrangers n'est pas nouvelle à l'université, elle a cependant pris une nouvelle dimension avec la création en novembre 2016 d'un poste d'accompagnement spécifique, financé par l'agence universitaire de la francophonie. "Nous ne nous intéressons pas aux raisons qui les ont amenés à fuir leur pays, mais nous sommes bien là pour les aider à réussir leur parcours universitaire en France, expose Camille Padet, choisie pour ce poste. Une partie de mon travail consiste donc à les aider dans leurs démarches administratives pour que leur vie en dehors de la fac, ne soit pas un frein à leur projet".
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