Des milliers de musulmans de tous âges ont prié dans le calme sur l'esplanade des Mosquées, vendredi à Jérusalem-Est, où des Palestiniens ont attaqué des Juifs se rendant à la prière du Shabbat, faisant deux blessés.
A Hébron, en Cisjordanie occupée, des centaines de Palestiniens --350 selon une porte-parole de l'armée-- ont répondu à l'appel du mouvement islamiste Hamas à observer une "journée de rage".
Les manifestants ont jeté des pierres sur les soldats israéliens à l'extérieur d'une mosquée et ont été dispersés avec des moyens anti-émeutes "non létaux", a dit la porte-parole, sans faire état de blessés ou d'arrestations.
A Jérusalem-Est, "un groupe de fidèles juifs a été attaqué (vendredi soir) alors qu'ils se rendaient à pied () à Beit Horot", une enclave juive sur le Mont des Oliviers, a indiqué la police dans un communiqué.
Un des juifs a été poignardé dans le dos et un autre blessé avec ce qui semble être une barre de fer, a précisé la police alors que les tensions, déjà très vives dans la Ville sainte, sont exacerbées depuis l'attaque mardi d'une synagogue qui a fait cinq morts.
Quelques heures auparavant, entre 37.000 et 40.000 fidèles musulmans avaient prié sur l'esplanade des Mosquées, sous la surveillance de centaines de policiers israéliens déployés à l'extérieur du site, dans la Vieille ville, a indiqué Amr Kassouani, un responsable du lieu.
Pour le deuxième vendredi de suite, les check-points disposés aux portes de l'esplanade ont laissé passer hommes, femmes et enfants sans limite d'âge. Les policiers se contentaient de contrôles sporadiques et le grand rituel hebdomadaire s'est déroulé dans le calme.
Les autorités avaient levé la semaine précédente, pour la première fois depuis longtemps, l'interdiction d'entrer faite aux hommes jeunes, les plus susceptibles de causer des troubles à leurs yeux. L'idée était de faire baisser la température autour du baril de poudre religieux qu'est l'esplanade.
Elles ont reconduit ces dispositions vendredi à la fin d'une nouvelle semaine de violences marquée par l'attentat le plus meurtrier commis à Jérusalem depuis 2008.
- 'C'est trop risqué ici' -
L'esplanade, troisième lieu saint pour les musulmans et site le plus sacré pour les juifs, est au coeur des tensions qui secouent Jérusalem, touchent aussi Israël et la Cisjordanie et font redouter un embrasement généralisé.
Avec l'attentat de mardi, les violences ont semblé menacer de prendre une nature confessionnelle encore plus dangereuse.
Les fidèles appréciaient vendredi de pouvoir prier à la mosquée Al-Aqsa, sur l'esplanade, mais refusaient d'être dupes.
Le ressentiment, jusqu'à la colère chez les plus jeunes, contre le gouvernement israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, les colons et les extrémistes juifs, était intact. La plupart des fidèles craignaient ou s'attendaient à ce que la situation ne se détériore encore.
Si les Israéliens ont levé toute limite d'âge, "c'est dans leur propre intérêt", lance Amir, un ingénieur venu de Cisjordanie prier sur l'esplanade, à la différence de beaucoup d'autres qui ont trop peur "parce que c'est trop risqué ici".
Les violences récentes "devaient finir par se produire () Depuis la guerre à Gaza, le moment était venu pour les Palestiniens de montrer qu'ils sont sous occupation", ajoute Amir, qui refuse de dévoiler son nom par crainte évidente d'attirer l'attention.
- Un motif de nouvelle Intifada -
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