Plusieurs pays, comme la France ou le Royaume Uni, cherchaient lundi à déterminer la nationalité des jihadistes qui ont décapité, à visage découvert, l'otage américain Peter Kassige et 18 soldats syriens, une exécution qui provoque une forte répulsion.
La France a été la première à identifier, quasiment avec certitude, l'un des jeunes combattants du groupe Etat islamique (EI) parmi les bourreaux qui apparaissent dans la vidéo des exécutions diffusée dimanche.
Il existe "une très forte probabilité qu'un ressortissant français ait pu participer directement" à la décapitation, a déclaré lundi son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Il "pourrait s'agir de Maxime Hauchard, né en 1992" originaire du nord-ouest de la France et "parti en Syrie en août 2013 après un séjour en Mauritanie en 2012", a précisé le ministre.
La vidéo est la première diffusée par l'EI à montrer, parfois en gros plan, le visage de ses combattants qui apparaissaient masqués dans les précédents enregistrements.
On y voit des hommes dont certains ont un type asiatique ou occidental. Tous sont jeunes et barbus, portent un treillis identique et semblent déterminés.
Un quotidien britannique, le Daily Mail, a indiqué lundi qu'un Britannique de 20 ans pourrait figurer parmi eux, en se basant sur le témoignage d'un homme se présentant comme son père.
"Je ne peux pas être certain mais il ressemble à mon fils", déclare cet homme, Ahmed Muthana, 57 ans.
Il s'agirait de Nasser Muthana, un étudiant en médecine de 20 ans originaire de Cardiff, au Pays de Galles, qui aurait été rejoint en Syrie par son jeune frère âgé de 17 ans, selon la BBC.
La vidéo semble montrer un autre Britannique, surnommé "Jihadi John" par les médias britanniques, qui apparaît masqué avec, à ses pieds, la tête décapitée de Peter Kassig.
Cet homme ayant un fort accent de la banlieue de Londres est considéré comme l'assassin présumé de James Foley et Steven Sotloff, les deux journalistes décapités depuis la mi-août avec les humanitaires britanniques Alan Henning et David Haines.
"Nous voilà en train d'enterrer le premier croisé américain à Dabiq (ville du nord syrien). Et nous attendons avec impatience l'arrivée de vos autres soldats pour qu'ils soient égorgés et enterrés ici même", menace cet homme.
- Un groupe 'inhumain' -
A fin septembre, quelque 3.000 ressortissants européens étaient partis faire le jihad, selon le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove.
A eux s'ajoutent de nombreux combattants venus de pays d'Asie centrale, d'Asie du sud-est ou des Etats-Unis, en plus des milliers originaires du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.
Un militant de l'EI affirmant avoir réussi à fuir la Syrie a témoigné à la télévision norvégienne NRK que les combattants étrangers se montraient plus extrémistes que ceux recrutés localement. "La plupart des opérations-suicides sont menées par des étrangers. Ce sont aussi eux qui sont les plus brutaux contre les civils, ils ne laissent rien passer", selon cet homme parlant en arabe.
L'EI a exécuté près de 1.500 personnes en Syrie depuis l'établissement il y a cinq mois d'un "califat" à cheval sur ce pays et l'Irak, a indiqué lundi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Sur les 1.429 personnes exécutées, près de 900 étaient des civils, dont 700 appartenaient à la tribu Shaitat, qui s'était soulevée contre l'EI dans l'est syrien.
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