Un lieutenant de louveterie est un bénévole nommé par le préfet pour une durée de 5 ans, qui sur un secteur donné est amené à s'occuper de la faune sauvage quand il y a un problème. Ce peut-être un chevreuil qui se promène en ville à capturer ou alors une population de sangliers à réguler… Comment devient-on lieutenant de louveterie ? "Par passion", répondent deux concernés, fils de cultivateur. Il faut tout de même avoir quelques prérequis, comme être prêt à donner de son temps, mais aussi être titulaire du permis de chasse depuis plus de 5 ans, et avoir un casier judiciaire vierge.
Battues ou captures
Olivier Oblin, 52 ans et fonctionnaire, intervient entre Caen, Ouistreham et Cabourg. Il débutera bientôt son cinquième mandat. "Il y a par exemple une petite population de chevreuils dans la Vallée des jardins, assez discrète. Il arrive qu'ils s'échappent. Je me souviens en avoir capturé un près de l'Hôtel de police et du Leclerc", relate-t-il. Pour remplir cette mission, il utilise un filet la plupart du temps, mais n'a aucun moyen d'endormir l'animal. "Nous ne sommes pas vétérinaires."
Fabien Bocage est lui en charge du canton de Thury-Harcourt, et en fonction depuis 2010. Il remarque une recrudescence des incidents liés aux sangliers "depuis 4 ou 5 ans". Ces animaux provoquent des accidents, mais aussi des dégâts chez les agriculteurs ou les particuliers. Alors il peut être amené à réaliser une battue administrative. "Une dame avait été chargée par une laie en promenant son chien à l'arrière du Mémorial, se souvient Olivier Oblin. Il fallait trouver par où elle passait avec ses petits pour l'empêcher de revenir."
Les lieutenants de louveterie n'interviennent jamais de leur propre chef. C'est après avoir reçu des signalements que la préfecture peut leur demander d'agir.
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Une passion prenante
Ces deux lieutenants de louveterie donnent de leur temps pour aider la population.
Ce qui caractérise les lieutenants de louveterie, c'est la discrétion ! "Notre objectif, c'est d'aller vite", promet Fabien Bocage, qui se considère "passionné". Il affirme effectuer entre 2 000 et 3 000km par an pour cette fonction, en plus de son métier de technicien chariot élévateur. "On se déplace toujours avant, pour observer, vérifier s'il y a effectivement un problème, réfléchir à la sécurité…"
Pas toujours bonne presse
Mais prélever ou capturer la faune sauvage, "sauf les espèces protégées", ce n'est pas toujours vu d'un bon œil. "Il y a toujours des gens qui ne sont pas contents, même si on fait les choses bien pour protéger la population ou les plantations agricoles", poursuit le chasseur. Mais en est-il affecté ? "Oui, finit-il par soupirer, mais on laisse dire."
La nature reprend ses droits
"Il ne faut pas oublier que c'est l'humain qui s'étend sur le territoire des animaux", glisse Olivier Oblin, qui est déjà intervenu à plusieurs reprises dans des zones d'activités, qui sont plus calmes la nuit et donc accueillantes au regard des animaux.
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