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[Reportage] Seine-Maritime. Gaspillage alimentaire : comment l'éviter ?

Alimentation. Depuis septembre, la cuisine centrale de Caudebec-lès-Elbeuf a réduit ses déchets alimentaires en mettant en place un nouveau dispositif. Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, TerréLéo et le Smédar œuvrent aussi avec les collectivités et les particuliers.

[Reportage] Seine-Maritime. Gaspillage alimentaire : comment l'éviter ?
La lutte contre le gaspillage alimentaire se poursuit notamment à Canteleu, au sein de l'épicerie solidaire Le Quotidien.

"Chaque année en France, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées, soit l'équivalent de 150 kg par an par habitant." C'est ce qui ressort d'une étude de l'Agence de la transition écologique ADEME publiée en 2020. Dans l'agglomération rouennaise, les cuisines centrales travaillent justement sur ce fléau qu'est le gaspillage alimentaire. La Ville de Caudebec-lès-Elbeuf par exemple, a mis en place plusieurs initiatives dans ses cantines comme l'installation des tables de tri séparant les déchets plastiques des restes de repas ou encore la récupération de pain coupé non consommé par les enfants, redonné au Domaine de Glos-sur-Risle, dans l'Eure, où vivent chevaux, moutons et chèvres.

Quatre composantes dans un repas au lieu de cinq à Caudebec-lès-Elbeuf

En septembre 2022, la commune est allée plus loin dans sa démarche en changeant le nombre de composantes des repas dans ses réfectoires. "Nous sommes passés de cinq à quatre, détaille le maire de Caudebec-lès-Elbeuf, Laurent Bonnaterre. Cette décision a permis en premier lieu d'éviter une hausse des prix de la cantine pour les parents."

"Comme depuis longtemps, nous luttons contre le gaspillage alimentaire. Nous avons aussi profité de cet outil pour baisser nos chiffres de pertes alimentaires, poursuit-il. Dans notre commune, les enfants ont une entrée, un plat, un accompagnement, un laitage et un dessert. Un repas qui est rarement fait dans la vie quotidienne." Selon les jours et les menus, il n'y a soit pas d'entrée, soit pas de dessert proposé. Avec ce système, la Ville "est passée d'un volume global de 15 tonnes à environ 11 tonnes" en termes de pertes alimentaires. Dès le début, le projet a été présenté à un comité de pilotage, instauré au mois de juin. Parents d'élèves élus, directeurs d'école et inspecteur académique étaient conviés. "Les parents ont apprécié cette solution. Elle ne touche ni à leur porte monnaie, ni au nôtre", assure Émilie Denis, responsable du service Éducation, Restauration et Entretien des locaux à la mairie de Caudebec-lès-Elbeuf. Tout au long de l'année, des pesées de déchets alimentaires sont également mises en place par la Ville pour avoir un aperçu du gaspillage alimentaire.

À noter que 688 enfants déjeunent tous les jours à la cantine dans les huit écoles de Caudebec-lès-Elbeuf.

"L'objectif est de créer une dynamique qui invite les enfants à se mobiliser"

Prochainement, "nous allons mettre en place des petits concours entre les écoles. Les enfants qui seront dans les réfectoires où il y aura eu le moins de gaspillage alimentaire seront récompensés par un cadeau lié au développement durable, révèle Émilie Denis. L'objectif est de créer une dynamique qui invite les enfants à se mobiliser."

Caudebec-lès-Elbeuf n'est pas la seule commune à s'investir dans cette lutte. La Ville de Rouen est également engagée sur la question du gaspillage alimentaire. Elle est d'ailleurs en pleine réorganisation du fonctionnement de sa cuisine centrale, même si pour le moment, ce n'est pas la priorité de la commune.

Trois conseils du Smédar de Rouen contre le gaspillage alimentaire

Rouen. Trois conseils du Smédar de Rouen contre le gaspillage alimentaire
Armelle Sicot, du Smédar à Rouen, livre ses conseils aux particuliers pour lutter contre le gaspillage alimentaire. - Smédar

Armelle Sicot, du Syndicat mixte d'élimination des déchets dans l'arrondissement de Rouen (Smédar), nous dévoile des astuces à mettre en place.

Les entreprises ou les collectivités ne sont pas les seules à être touchées par le gaspillage alimentaire. Les particuliers aussi sont concernés par cette problématique. Armelle Sicot travaille au Syndicat mixte d'élimination des déchets dans l'arrondissement de Rouen (Smédar). Elle livre trois astuces à mettre en place.

Comment moins gâcher de nourriture ?

La première chose que les particuliers peuvent faire, c'est de préparer leurs menus à l'avance et d'acheter leurs produits selon le nombre de repas et de convives. Il ne faut pas non plus trop se laisser tenter par de soi-disant bonnes promotions parce que le risque, c'est que tous ces produits achetés ne soient pas consommés à temps. Il faut également manger les produits dont les dates limites de consommation arrivent à terme en premier.

Et qu'en est-il des restes alimentaires ?

Ce qui est aussi important à mettre en place, c'est apprendre à cuisiner et à accommoder ses restes. Aujourd'hui, il existe une multitude de recettes possibles. Et si les quantités ne sont pas assez généreuses, il ne faut pas hésiter à les compléter.

Comment gérer les quantités ?

Lorsque l'on va chez le boucher ou le fromager, les professionnels pèsent au gramme près les produits. Ils demandent également au client si le grammage lui correspond. Il ne faut pas non plus hésiter à préciser le nombre de personnes concernées ni à dire stop s'ils sont trop généreux en quantité. Les produits en vrac permettent aussi de bien doser les quantités selon nos besoins.

La lutte antigaspi se poursuit dans la Métropole

Rouen. La lutte antigaspi se poursuit dans la Métropole
L'Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes) lutte contre le gaspillage alimentaire et aide les personnes en précarité.

Le Marché d'intérêt général de Rouen vient d'accueillir l'Association nationale de développement des épiceries solidaires sur son site. Engagé dans cette lutte contre le gaspillage alimentaire avec la Métropole, il a trouvé des solutions alternatives.

Le gaspillage alimentaire, c'est l'une des problématiques à laquelle sont confrontés grossistes et producteurs. Fin janvier, le Marché d'intérêt national de Rouen (MIN) célébrait l'arrivée de l'Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes) dans un de ses entrepôts. "Depuis leur venue, on a la possibilité de distribuer des fruits et des légumes frais qui sont encore consommables aux épiceries solidaires normandes", se réjouit le président du MIN Abdelkrim Marchani.

L'Andes met l'accent sur trois axes

Les missions de l'Andes sont triples : lutter contre le gaspillage alimentaire, permettre à des personnes éloignées de l'emploi de se réinsérer dans le marché du travail et approvisionner les épiceries solidaires. Le modèle économique de la structure se divise en deux parties, l'une concerne l'achat de produits alimentaires auprès de producteurs locaux ou d'autres structures, et l'autre, les dons d'invendus destinés à la poubelle. "Cette lutte contre le gaspillage alimentaire représente 30 % de notre activité", assure Guillaume Dumoulin, coordinateur du chantier d'insertion Andes situé au MIN de Rouen. L'exemple le plus récent est celui d'un fromager de Flers (Orne). "Il avait un lot de camemberts à écouler. Nous en avons récupéré 1 500 qu'on a ensuite distribués dans des épiceries solidaires normandes." Et l'association ne s'est pas arrêtée là. "En janvier aussi, nous avons sauvé dix palettes de choux-fleurs et une partie a été donnée aux Restos du cœur." Avant de distribuer les produits bruts achetés ou récupérés, "nos salariés en insertion vont les trier et s'assurer qu'ils soient encore bons à manger". Pour l'instant, l'association a du mal à se fournir en viande, poisson ou en œufs, car "ce sont des denrées compliquées à gérer en termes de logistique et d'acheminement", regrette Guillaume Dumoulin.

Aider les personnes précaires et éviter de jeter des produits consommables

Ahmed-Amine Adda-Benyoucef est responsable de l'épicerie solidaire Le quotidien à Canteleu. "Notre association a été créée en 1985 et, en 2002, elle s'est transformée en épicerie solidaire." Seuls les bénéficiaires des minimas sociaux, du RSA et les personnes sans emploi ou à la retraite avec peu de ressources peuvent y faire leurs courses. "Notre magasin se présente comme un commerce classique, à la seule différence qu'il ne s'adresse pas à tous et que les prix affichés se situent entre 10 à 30 % de leur valeur marchande." Le directeur l'affirme, "les personnes en grande précarité sont peut-être même encore plus sensibilisées à cette notion de gaspillage alimentaire parce qu'elles connaissent la valeur des produits et de l'argent". Une fois par mois, des ateliers antigaspi sont aussi proposés par l'association. "Une animatrice explique qu'avec de vieilles bananes, on peut en faire un jus et que du pain dur peut devenir du pain perdu.Depuis le 1er janvier 2023, près de 3 215 kg de fruits et légumes ont été collectés par Le quotidien. Aujourd'hui, 180 familles bénéficient des produits vendus à l'épicerie solidaire cantilienne.

Les cuisines centrales travaillent avec TerraLéo pour limiter leur gaspillage

Rouen. Les cuisines centrales travaillent avec TerraLéo pour limiter leur gaspillage
L'entreprise TerraLéo, installée à Déville-lès-Rouen, travaille à la fois avec des entreprises et des collectivités sur le tri des biodéchets et le gaspillage alimentaire.

L'entreprise TerraLéo, spécialiste du recyclage des biodéchets, travaille avec des collectivités et des entreprises sur la façon de bien trier ses biodéchets et lutte à la fois contre le gaspillage alimentaire. Cela passe par exemple par l'installation de tables de tri.

TerraLéo est une entreprise créée par Caroline Tinel et Simon Lainé en 2018. Son objectif ? Développer le tri et la valorisation des déchets, y compris alimentaires. Ses clients principaux sont les collectivités et les entreprises privées. Avant l'élaboration de chaque contrat, "nous essayons de mettre en place des campagnes de pesées pour avoir une idée des quantités de biodéchets", révèle Juliette Montoriol, chargée de développement commercial et du suivi des clients chez TerraLéo.

Sensibiliser au gaspillage alimentaire

Au premier abord, le tri des déchets n'a pas un lien direct avec le gaspillage alimentaire, mais lorsque les camions de TerraLéo viennent les collecter auprès de leurs clients, "on y retrouve les restes des repas, les épluchures, et la surproduction", explique la spécialiste. Pour cela, les collectivités partenaires installent dans leurs réfectoires des tables de tri leur permettant de savoir ce qui a été jeté par les enfants. En mettant eux-mêmes leur nourriture non consommée à la poubelle, ils sont d'autant plus sensibilisés au gaspillage alimentaire. Cette prise de conscience vis-à-vis des déchets passe aussi par un bilan annuel. "Nous donnons plusieurs données à nos clients, comme le nombre de kilos récoltés en biodéchets et ce qu'on a réussi à transformer en méthanisation", affirme-t-elle. À partir de 2024, les particuliers tout comme les collectivités devront pouvoir trier leurs déchets biodégradables.

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