[Reportage] Calvados. Noël arrive… Il est grand temps de décorer sa maison !

Société. La période des fêtes est attendue chaque année avec grande joie. Plusieurs particuliers décorent leur maison et jardin avec grand plaisir, pour eux, mais aussi pour les passants qui peuvent en profiter.

Publié le 04/12/2022 à 12h00 - Par Lilian Fermin

[Reportage] Calvados. Noël arrive… Il est grand temps de décorer sa maison ! — Stéphane Martiniere a commencé à décorer sa maison il y a six ans, après la naissance de son premier enfant. C'est maintenant une tradition chez lui.

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Ils sont en pleine émulation à mesure que les jours s'égrainent et que décembre pointe son nez. Noël arrive, et il est l'heure de ressortir les cartons qui prennent la poussière pendant les onze autres mois de l'année. "C'est ma période préférée, révèle Catherine Brion. La magie de Noël, les lumières, les vitrines des magasins… On essaie d'y contribuer à notre manière." Sa rue de Langrune-sur-Mer est réputée pour être très décorée par les habitants. C'est en quelque sorte Éveline Delaveau qui a lancé l'initiative, il y a plus de 35 ans maintenant. "Je viens de l'Orne, connu pour ses villages illuminés, explique-t-elle. L'esprit de Noël a toujours été très présent chez moi."

Quand elle nous ouvre les portes de son jardin, Éveline est en pleine installation. Deux cabanes sont entièrement dédiées au stockage de ses objets décoratifs, et cela lui prend des semaines entières pour tout mettre en place. "Je dois aussi composer avec les aléas de la météo, peu clémente en ce moment", regrette-t-elle. "On a connu pire", rétorque sa presque voisine Catherine Brion. À la maison, c'est "elle qui commande", et son mari Daniel "qui exécute", plaisante le couple.

Un vrai budget

"Il y en a partout !, souffle Daniel, pas mécontent tout de même de voir sa maison s'illuminer chaque soir de décembre. Il me faut une quinzaine de jours pour tout installer, on a facilement plus d'une centaine d'objets." Posséder autant d'articles, forcément, ça implique un budget alloué. Ici, chacun sa technique. "Je dépense environ 150 € chaque année", avoue Stéphane Martiniere, vainqueur du concours d'illuminations de Cagny l'an passé. Le bricoleur a aussi fabriqué une cabane en bois avec des palettes.

Éveline Delaveau a acquis ses objets au fil des années, tout comme Catherine et Daniel, qui profitent des soldes post-période des fêtes pour déjà acheter les objets qui orneront leur jardin l'année suivante. "Souvent, on se dit que cette année, on n'achète rien, mais on craque toujours, c'est notre péché mignon", sourient-ils. Sandrine Pommier, créatrice ouistrehamaise, s'attache à tout réaliser elle-même. "Je récupère des objets que les entreprises jettent, puis je dessine dessus, explique celle qui a fait les Beaux-Arts. Ça aide !"

Tous s'affairent pour que leur jardin soit décoré dans les prochains jours et faire frétiller les yeux des plus jeunes avec le scintillement des guirlandes. Et si tout mettre en place demande un temps fou, nos passionnés de décoration sont d'accord sur un point, tout démonter est beaucoup plus rapide !

Décorer sa maison pour Noël, un art et un rituel pour certains

Quand vient le mois de décembre, il est temps de ressortir les cartons et de faire prendre l'air au Père Noël ou à ses rennes.

Un Noël moins illuminé à cause de la crise ?

Alors que la sobriété énergétique est sur toutes les lèvres, comment les particuliers adaptent-ils leurs illuminations ?

Décorer leur maison est une véritable tradition, une passion, et pour beaucoup, il n'est pas question de déroger à la règle. Alors, il faut s'adapter. À l'image d'une grande majorité de communes, tous vont réduire leur plage horaire d'illuminations. Chez les Brion, à Langrune-sur-Mer, on va raccourcir de deux heures. Stéphane Martiniere va également tout plonger dans le noir une heure plus tôt, en arrangeant son minuteur. Mais ce n'est pas suffisant pour empêcher la facture de grossir de manière indécente.

Un matériel peu énergivore

"Depuis deux ans, on a acheté des ampoules basses tension", témoigne Catherine Brion. Selon son mari, la consommation électrique de son petit univers coloré se chiffre à hauteur de 70-80 euros pour toute la période des fêtes. Aussi étonnant que cela puisse paraître, chez les autres particuliers interrogés, on ne sait même pas répondre à la question, tant la somme n'est pas significative. Stéphane Martiniere avoue tout de même qu'il "s'y intéressera un peu plus cette année". De son côté, Sandrine Pommier a pris des bonnes résolutions bien en avance. Chez elle, hors de question de fonctionner avec de l'électricité. Seulement des LED à piles sont présentes, pour raisons "esthétiques" mais aussi "écologiques". Éveline Delaveau a quant à elle interrogé sa municipalité, songeant à stopper l'aventure. À coups de guirlandes possédant un voltage assez bas, son jardin sera bien illuminé un hiver de plus. Tout l'inverse de Sylvie Thouaye. C'est à contrecœur qu'elle a pris la décision de ne mettre aucune décoration extérieure cette année. "Je prends toujours un immense plaisir à illuminer ma maison, mais cette année, j'ai peur de voir la facture. Je le fais aussi par conscience, pour éviter d'éventuelles coupures plus tard, mais ça va vraiment me manquer", déplore-t-elle.

L'esprit de Noël absent

Le grand rituel n'aura donc pas lieu pour elle et son mari Éric. Décision partagée par sa voisine également. Cela chagrine tellement Sylvie Thouaye de ne pas pouvoir procurer un petit moment de joie aux enfants de son quartier qu'elle a déjà prévu un lot de compensation. "Ça me fait vraiment mal au cœur, donc j'ai acheté des bonbons pour les enfants qui seront tristes", promet-elle. Pour elle, l'esprit de Noël ne sera pas vraiment présent cette année, et elle attend déjà avec impatience l'an prochain pour pouvoir à nouveau décorer son jardin. Cette question de sobriété se retrouve également au niveau des communes, qui ont chacune débattu de la nécessité ou non d'illuminer les rues. D'ailleurs, les concours organisés par certaines municipalités ne seront pas réitérés cette année, afin de ne pas inciter à illuminer sa maison à outrance.

Décorer son jardin : la volonté de partager avec les passants

L'esprit de Noël, c'est "retrouver une âme d'enfant", pour Sandrine Pommier, c'est "oublier le négatif et offrir de la gaieté" pour Stéphane Martiniere. Ce dernier trouve gratifiant que "les voitures ralentissent devant sa maison". Catherine et Daniel Brion, eux, apprécient "les petits mots glissés dans la boîte aux lettres", tout comme Odette Quemard. Elle apprécie le passage quotidien des enfants de l'école de Ouistreham qui, parfois, s'assoient devant chez elle. Celle qui pousse le partage le plus loin, c'est bien Éveline Delaveau, et son jardin décoré de fond en comble.

Un véritable défilé

Chacun peut y pénétrer, la barrière restant ouverte. "Un enfant a besoin de toucher. C'est bien plus magique que de regarder derrière une barrière. Dans mon jardin, les enfants font ce qu'ils veulent !", convient-elle. Selon ses dires, elle assiste à un véritable défilé, chez elle, mais aussi dans la rue. Régulièrement, elle retrouve dans sa boîte aux lettres des dessins, des petits mots, d'enfants, et même une fois des cookies ! "Ça, j'ai bien aimé ! Mais je n'ai jamais su de qui c'était, pour pouvoir remercier l'enfant", affirme-t-elle. Un seul mot d'ordre chez nos petits décorateurs : mettre de la lumière dans les yeux des enfants.