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Manche. Commandant Stéphane, patron de la flottille 33 F

Sauvetage en mer, CROSS. Il dirige la base 33 F depuis 2016 et l'arrivée à Cherbourg du Caïman. Le commandant Stéphane lève le voile sur cette unité.

Manche. Commandant Stéphane, patron de la flottille 33 F
Le commandant Stéphane pilote l'hélicoptère Caïman de la Marine nationale. Sa mission : sauver des vies en mer et ramener tout le monde à terre. - © Benjamin Papin / Marine nationale / Défense

Quel est le quotidien sur la base ?

C'est l'attrait de notre métier : on n'a pas de quotidien réellement tracé. On a des vols d'entraînement qu'on fait en fonction des opportunités, des bateaux qui sont en mer, et notre activité au sol. On a une activité organique, on doit gérer le fonctionnement du détachement, l'entretien des bâtiments, se restaurer… C'est au jour le jour. On travaille quinze jours par mois, d'alerte vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Après, on a treize jours de repos et pendant notre repos, un autre équipage vient nous remplacer.

Comment se prépare-t-on ?

La principale préoccupation, c'est de décoller et de revenir avec son équipage. Il est certain que si on décolle et qu'on n'est pas certain de ramener l'équipage, on ne décollera pas. On se met dans une bulle, mais c'est une bulle où il y a les trois autres membres de l'équipage. Nous sommes quatre à bord et on se fait un petit briefing de la situation pour être certains que les éléments qu'on a au sol, on ne va pas les découvrir en vol. Et comme ça, ça nous permet, dès qu'on arrive sur le bâtiment ou le lieu de d'extraction, d'être prêts à intervenir tout de suite et à faire face à des événements extérieurs. Chaque opération est complètement différente.

Êtes-vous en lien avec les bateaux ?

C'est primordial d'être en contact avec eux parce que déjà, quand on arrive, il faut absolument que les gens sachent ce qu'on va faire, qu'ils ne découvrent pas au dernier moment. Donc ça, c'est vraiment important. En plus, on va leur fixer une route et une vitesse pour que nous, on ait un vent favorable pour le treuillage. C'est quand même plus facile d'avoir du vent de face pour travailler que du vent de travers ou arrière. Si on va travailler sur des bâtiments de pêche, on va vérifier que tout ce qui est sur la plateforme est bien arrimé pour ne pas que ça s'envole quand on sera stationnaire.

Avez-vous un lien avec les victimes que vous secourez ?

Moi, je n'ai aucun lien parce que déjà, on est assez isolé à l'avant. Et puis, on ne veut pas interférer avec les médecins qui travaillent à bord. On n'a pas vraiment de contacts. À l'issue de la mission, on demande toujours aux médecins des nouvelles du patient. Mais le but du jeu pour nous, c'est de ramener l'équipage et la machine à bon port.

Êtes-vous remercié pour votre action ?

Depuis Cherbourg, depuis 2016, il n'y a que deux personnes qui nous ont remerciés, et pourtant en moyenne, on sauve à peu près une personne par semaine. Il ne faut pas s'attendre à autre chose. Sinon, si on attend des remerciements, on ne fera jamais rien.

Quels sont les postes de l'hélicoptère ?

J'ai un assistant pilote en place gauche et derrière, j'ai un treuilliste et un plongeur. Le plongeur est la première personne qu'on descend à bord des bâtiments pour faire l'intermédiaire entre ce qui se passe en bas, sur le bâtiment, et nous. Et donc dès qu'on dépose le plongeur à bord, on va lui donner un temps de travail qui correspond à notre carburant nécessaire pour rentrer. Donc lui en bas, il a une pression supérieure aux autres, de respecter ce temps.

Le commandant Stéphane pilote l'hélicoptère Caïman de la Marine nationale. Sa mission : sauver des vies en mer et ramener tout le monde à terre.

Quelles sont les qualités pour ce métier ?

Il faut déjà intégrer la Marine nationale. Il faut surtout beaucoup d'humilité et de la remise en cause perpétuelle pour pouvoir progresser régulièrement. C'est, à mon sens, le plus important. On débriefe dès le retour en vol. On se demande si la mission s'est bien passée. C'est "oui, c'était très bien" ou "tu aurais dû plutôt me décaler comme ça, me poser là, on aurait dû faire ça". C'est un briefing vraiment collégial et dans l'esprit de progresser.

Que ressentez-vous quand vous pilotez ?

De la fierté d'y être arrivé, de voler au quotidien dans cette machine. C'est, pour moi, l'un des plus beaux métiers au monde. Pas spécialement la spécialité de militaires, mais vous prenez les pompiers et les médecins… Sauver des gens, ça n'a pas de prix.

Le Caïman, côté santé

Manche. Le Caïman, côté santé
Le Docteur Guillaume, du service de santé des armées, va au secours des marins à bord du Caïman. Ici dans sa tenue pour être hélitreuillé de l'hélicoptère.

Ils sont prêts à partir de jour comme de nuit, toute l'année : les équipages de l'hélicoptère Caïman, médecins comme pilotes.

"On a en permanence un médecin et un infirmier d'astreintes." Tout comme l'équipage, la santé est mobilisable tout le temps. "L'astreinte peut être déclenchée de jour comme de nuit", poursuit le docteur Guillaume. Membre du service de santé des armées, il sert à l'école des Fourriers de Querqueville, et sur le Caïman. Il précise : "Assez souvent de nuit d'ailleurs. Si je suis en journée et que j'ai des consultations, je les annule. Je pars devant tout le monde."

Presque tout soigner

Dans l'hélicoptère, ils ont des sacs avec tout ce qu'il faut pour soigner. "Quand il y a un marin à évacuer, on arrive en binôme médecin-infirmier avec l'équipe du NH [nom officiel du Caïman, ndlr]. On fait une prise en charge médicale sur la personne en fonction de ce dont elle a besoin : immobilisation, drogues, perfusion… On s'adapte à la situation", explique Ambre, infirmière du service de santé des armées. Une fois les premiers soins apportés, la victime est treuillée dans l'hélicoptère pour une évacuation vers l'hôpital le plus approprié.

L'équipe médicale n'est rien sans l'équipage aux manettes de l'hélicoptère. "On a des très bons liens avec eux. Ma sécurité à bord dépend d'eux. Quand je suis descendu sur le bateau, c'est moi qui deviens le chef de mission, parce qu'il faut faire sortir la personne. Mais à partir du moment où je suis dans l'aéronef ou qu'il y a une contrainte liée à l'aéronef, le chef de bord est bien sûr le capitaine de la mission", décrit le docteur Guillaume.

Les conditions d'intervention peuvent être un vrai problème. "Les zones sur lesquelles on prend en charge, notamment les petits pêcheurs, ce sont des zones très exiguës, où c'est très compliqué de manipuler, de faire des gestes ou même de transporter les patients", détaille Ambre. Ça, c'est sur le bateau. Autour, la mer peut être déchaînée ou le vent souffler.

En intervention, plusieurs sentiments se mélangent. "Il y a de l'adrénaline. En fonction si c'est de jour ou de nuit, on n'est pas tout à fait dans les mêmes idées. En fonction aussi des informations qu'on a. Et puis, il y a cette volonté de bien faire les choses et de bien prendre en charge", assure Ambre. Pour le docteur Guillaume : "En entraînement, on est heureux parce que c'est un moment extraordinaire, un plaisir d'évoluer avec des équipes extrêmement compétentes. Quand on est en intervention, au moment où je décroche mon téléphone et on me donne une première idée de ce sur quoi je vais aller, je suis focalisé sur la mission. Ce n'est jamais anodin d'aller prendre en charge des gens sur la mer."

Après l'intervention, les soignants essayent d'avoir des nouvelles de ceux qu'ils ont sauvés. Et quand c'est un succès, "on est fiers de faire ça, s'exclame Ambre. On n'a pas choisi ce métier pour rien".

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