L'exposition nous plonge dans l'atmosphère du cabinet de travail de Flaubert et permet de découvrir à la fois son univers de vie et la façon dont Madame Bovary et Bouvard et Pécuchet ont vu le jour.
Un fonds précieux
C'est l'occasion de valoriser le fonds exceptionnel Flaubert conservé à la bibliothèque : "En 1914, la nièce de Flaubert lègue les manuscrits de Madame Bovary et de Bouvard et Pécuchet à la Ville de Rouen, ainsi que tous les dossiers de travail nécessaires à la conception des romans, détaille Yvan Leclerc, commissaire d'exposition. On suppose que le fait que l'intrigue des deux romans se passe en Normandie a motivé le don." Depuis cette donation, c'est seulement la troisième fois que ces documents sont présentés dans leur ensemble. "Ces deux romans sont emblématiques, car c'est avec Madame Bovary et le procès pour outrage aux bonnes mœurs qu'il se fait connaître, et il meurt en laissant Bouvard et Pécuchet inachevé : ce roman a donc une valeur testamentaire." L'expo présente aussi des pièces prêtées exceptionnellement par des collectionneurs privés, comme les notes que Flaubert prend pour Jules Sénard, son avocat, au moment du procès Bovary, et l'agenda de Sénard, ouvert à la date du procès.
Un bourreau de travail
Il s'astreint à un rythme de travail soutenu, et de longues recherches préparatoires sont nécessaires à la maturation de ses romans : "Cinq ans pour Madame Bovary, mais pour Bouvard et Pécuchet, qui est un roman encyclopédique, il lui aura fallu sept ans pour se familiariser avec les différentes sciences évoquées dans le roman, agriculture, histoire, philosophie ou encore magnétisme. Il aura lu pour cela près de 1 500 ouvrages généralistes ou érudits." L'expo présente d'ailleurs certains registres d'emprunts de la bibliothèque municipale, dans lesquels le nom de l'auteur apparaît, ainsi que quelques rares ouvrages, annotés de sa main. "Dès Madame Bovary, il commence par définir le plan et le scénario pendant les trois premiers mois et entame ensuite la rédaction." Les pages de ses manuscrits sont saturées d'écriture en pattes de mouches et abondamment raturées.
Dans l'antre de l'ermite
Parmi les pièces présentées, on découvre aussi les objets qui meublent son cabinet de travail à Croisset : ses plumes d'oies, son encrier grenouille et son Bouddha de carton doré. Dans son cabinet de travail qui donne sur la Seine, dont l'aquarelle de Rochegrosse nous permet de comprendre l'agencement, il compose la majorité de ses œuvres. S'il se retire à Croisset pour travailler et donne l'image de l'ermite entièrement consacré à sa tâche, il entretient cependant des liens étroits avec le milieu intellectuel parisien, un réseau d'amis et de conseillers à l'écriture ainsi qu'un véritable fan-club avec qui il échange d'abondantes correspondances.
Pratique. Jusqu'au 12 mars, bibliothèque patrimoniale villon, gratuit, rnbi.rouen.fr.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.