Il y a un an, on les applaudissait tous les soirs aux balcons. Mais mardi 27 avril, les "oubliés du Ségur de la Santé" ont eu le blues. Des personnels de la santé et du social du secteur privé se sont mobilisés à l'Institut médico-éducatif (IME) La Forêt, à Saint-André-de-Messei, près de Flers, pour dénoncer les différences de salaire avec leurs homologues du secteur public.
C'est déjà la quatrième grève de ces personnels du secteur "santé social" associatif, donc privé, qui dépend de la Fondation Nouvelle Générations. Eux qui s'occupent d'enfants handicapés ne comprennent pas qu'à compétences égales, leurs homologues du secteur public aient bénéficié du Ségur… mais pas eux. "On nous demande beaucoup de choses, on est passionnés par notre métier, mais en étant payés une misère. Je suis à 80 % et je ne me fais pas 1 000 euros par mois", témoigne Élodie Morel, salariée de cet IME. "Au début de la crise, j'étais solidaire, pleine d'entrain, mais on s'épuise. On a plein de collègues qui partent et les nouveaux qui arrivent se demandent s'ils vont rester. À la base, mon avenir, je le voyais ici. Mais aujourd'hui, franchement, je ne sais plus. J'adore mon métier, mais j'ai besoin de faire vivre ma famille."
Ecoutez ici le témoignage d'Elodie Morel:
Témoignage identique d'une autre salariée, Aurélia François : "Le Ségur est passé dans le public, mais nous, dans le privé, on n'a rien. Pourtant on fait le même travail. Est-ce que notre place est vraiment ici ? Pourtant le travail est passionnant, c'est le plus beau métier. Mais il y a un moment, il faut être réaliste : le salaire, il n'y est pas."
Ecoutez ici Aurélia François:
Ces personnels sont soutenus dans leur action par leur direction, qui espère aboutir, avec le ministère de la Santé, à "une revalorisation significative des salariés". Le directeur général de la Fondation est aussi délégué régional de la Fehap (Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à personne privés solidaires), qui dénonce ces iniquités conjointement avec d'autres fédérations et avec la Croix Rouge. "Il y a déjà eu d'importantes avancées", explique-t-il dans un communiqué. "Mais les négociations se poursuivent avec le ministère de la Santé."
Pour Pauline Lampérière, secrétaire générale CFDT Santé Sociaux de l'Orne, "le financement est totalement différent pour nous, les Conseils départementaux entrent dans le jeu. Les élections arrivent, il faut que nos représentants prennent conscience que là, ce ne sont pas des routes, mais de l'humain. Il faut des moyens pour les personnes prises en charge et pour les personnes qui s'en occupent." Par exemple, il existe, selon elle, 15 à 20 % de différence de salaire entre une éducatrice du secteur public et la même, mais dans le privé associatif.
Ecoutez ici Pauline Lampérière:
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