Le chrono tourne et l'urgence se fait de plus en plus sentir pour sauver la filière. Le papetier finlandais UPM avait donné jusqu'au mois de juin 2021 pour trouver un repreneur au site de la Chapelle Darblay, précurseur et unique en France pour le recyclage du papier, avant de démanteler l'outil de production. Les élus et les salariés n'ont cessé depuis de se mobiliser pour chanter les louanges du site, exemplaire en termes d'économie circulaire. Mercredi 10 mars, au bout d'une réunion organisée par le Conseil économique social et environnemental de Normandie, 67 élus ont écrit au président de la République pour lui demander d'intervenir directement, de tout son poids, dans le dossier. Parmi eux, la maire de Paris Anne Hidalgo, Édouard Philippe pour Le Havre, Nicolas Mayer-Rossignol pour Rouen, ou encore Johanna Rolland pour Nantes.
Tous mettent en avant l'exemplarité du site qui a une puissance de recyclage du papier de 480 000 tonnes par an, soit le résultat du tri de 24 millions d'habitants, un tiers du pays !
De nombreux débouchés possibles
"Si Chapelle Darblay n'est pas au cœur de l'économie circulaire, qui l'est ?", a lancé Nicolas Mayer-Rossignol, à l'origine de cet appel. Et les collectivités sont prêtes à prendre leur part, en s'engageant notamment, comme responsables de la collecte des déchets, à faire appel aux services de la Chapelle Darblay quand le site sera repris.
"C'est une excellente nouvelle, estime Arnaud Dauxerre, représentant du CE. La filière a besoin de stabilité et l'achat des matières premières est un des coûts importants et déterminants." Avec d'autres représentants des salariés, le professionnel s'est acharné à montrer que le site était viable et que de nombreux débouchés étaient possibles pour la filière de recyclage du papier, au-delà de la fabrication de papier journal. Moyennant des investissements sur le site, la fabrication de ouate de cellulose ou de PPO (du carton ondulé) est prometteuse. "C'est long parce que le groupe a un intérêt stratégique à détruire son outil plutôt qu'à accompagner les projets", rappelle Arnaud Dauxerre, visant clairement UPM.
À l'État désormais de mettre la pression pour qu'il accepte les projets de reprise qui lui seront soumis dans les prochaines semaines, et "qui existent", selon les collectivités.
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Pourquoi l'état français laisse systématiquement fermer ses industries rachetées par des sociétés étrangères. A quoi sert le recyclage s'il n'y a pas d'usine sur le territoire ?