Cherbourg-en-Cotentin. Affaire Karachi : la fille d'une des victimes de l'attentat témoigne
Un nouveau volet du procès de l'affaire Karachi s'est ouvert mardi 19 janvier, afin de juger l'ancien premier Ministre Edouard Balladur pour le financement occulte de sa campagne à la présidentielle, en 1995. En lien avec l'affaire Karachi, la mort, en 2002, de onze Français employés à la DCN à Cherbourg. La fille d'une des victimes explique ses attentes.

Sandrine Leclerc est porte-parole du collectif des victimes des familles de l'attentat de Karachi au Pakistan, le 8 mai 2002. Elle était présente au premier jour du procès, ce mardi 19 janvier. © -
Y a-t-il eu financement occulte de la campagne d'Édouard Balladur à la présidentielle de 1995 ? L'ancien Premier ministre a fait face, mardi 19 janvier, à la justice, dans ce qu'on appelle l'affaire Karachi. Édouard Balladur est accusé d'avoir été derrière un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, destinées à renflouer ses comptes de campagne. Le 8 mai 2002, onze Français travaillant à la construction de sous-marins pour la DCN à Cherbourg sont décédés dans un attentat à Karachi. Parmi les victimes, le père de Sandrine Leclerc. La femme, porte-parole de six familles de victimes, était présente au premier jour du procès.
"Ce qu'on attend, c'est que vérité soit dite et que justice soit rendue."
"Ils ont le sang de nos proches sur les mains"
"S'il n'y avait pas eu ces contrats d'armement frauduleux, il n'y aurait pas eu cet attentat et nos proches seraient toujours à nos côtés. [...]14 morts, dont 11 Français, 11 familles endeuillées. MM. Balladur et Léotard, quelque part, ils ont aussi le sang de nos proches sur les mains", poursuit-elle, condamnant leurs comportements qu'elle juge "méprisants".
"Monsieur Léotard est venu avec deux romans qu'il a posés sur la table devant lui, comme ça, s'il s'ennuie, il peut bouquiner."
Édouard Balladur doit être jugé jusqu'au 11 février devant la Cour de justice de la République (CJR) aux côtés de son ancien ministre de la Défense François Léotard.
Avec AFP
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