On les imagine surtout sur des affaires de stupéfiants. Pourtant, les équipages de la brigade canine ont bien d’autres missions. Ils font partie des unités de soutien et d’appui et peuvent donc être envoyés sur des rixes, des cambriolages ou encore dans le cadre de réquisitions de police.
Rien de tel qu’un chien, même muselé, pour dissuader les fauteurs de troubles. A Rouen, ils interviennent régulièrement. Le secteur possède l’une des brigades canines les plus importantes de France. Elle compte une trentaine de policiers ainsi que treize chiens dits de patrouille et deux chiens de recherche pour les "Stups". A chaque chien sont affectés deux "conducteurs" : c’est le nom que l’on donne aux policiers qui les guident.
Binôme indispensable
C’est à Bonsecours, dans le chenil de la brigade, que sont logés ces Rintintins de la Police. Car débrouillards et efficaces, ces chiens le sont. Ils ont été dressés dans ce but et excellent dans ce travail. Une récente étude américaine a démontré qu’aucune machine ne peut remplacer le chien en intervention. Ils ont une exceptionnelle perception des mouvements, un excellent odorat et une ouïe très fine. "C’est l’instinct de la proie et nous jouons énormément sur lui lors de la formation", explique le brigadier formateur régional.
Les chiens, généralement des bergers belges, hollandais, plus rarement allemands, sont sélectionnés en fonction de leur caractère et d’aptitudes particulières. "Pour faire de la recherche, par exemple, il doivent être très joueurs car tout l’apprentissage est basé sur le jeu. Trouver une personne, un objet est un jeu pour eux," explique un major, ancien de une la canine. Chien et “conducteur” suivent leur formation en même temps. C’est ainsi que se forme le "binôme". "Tout commence par une période de familiarisation, il faut qu’ils apprennent à se connaître."
Recrutés entre 1 et 3 ans
La seconde partie de la formation est plus axée sur la technique, les modes d’interpellation, la gestion du chien sur la voie publique. L’animal est préparé à toutes les situation et habitué au bruit, à l’obscurité, aux milieux confinés, aux coups de feu. Il pourra suivre ensuite une “spécialisation”, dans la recherche de sutpéfiants ou d’armes, par exemple. Mais "chaque chien n’a qu’une spécialité, cela lui permet d’être plus performant." Les chiens sont "recrutés" entre l’âge de 1 an et celui de 3 ans. "Plus jeune, on ne discerne pas encore bien leur caractère."
Du côté des humains, l’intégration dans la brigade canine est basée sur le volontariat. Il faut cependant justifier avoir au moins de trois d’expérience dans la police pour passer les concours. "Il ne suffit pas d’aimer les chiens pour faire ce métier. Les conducteurs ont à gérer l’intervention et le chien. C’est une charge supplémentaire". Mais aussi un atout considérable. "Le chien est une arme en soit. C’est un avantage non-négligeable car sa présence est très dissuasive." Sans compter toutes les situations où son flair et sa rapidité ont permis la recherche et l’interpellation d’un suspect.
Anne Letouzé
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