Un “grand débat national” de plus ! Organisé par la Commission nationale du débat public, celui-là durera trois mois. Il a été présenté au Salon de l'Agriculture le 23 février par Karine Lemarchand, animatrice de L'Amour est dans le pré : “En France, a-t-elle annoncé, nous sommes très forts pour râler et nous rebeller. Pour la première fois nous allons aussi proposer !” Mais proposer dans quel domaine ? Les sujets hexagonaux ne seront pas abordés, précise le ministre Didier Guillaume : “Ce n'est pas un débat sur la politique française de l'agriculture, c'est un débat sur la politique agricole européenne.” D'où le titre donné à ce nouveau débat : “ImPACtons”, formule qui joue sur les initiales de la Politique Agricole Commune et sur le mot “impact”, à la mode ces temps-ci dans le vocabulaire officiel.
Mais Didier Guillaume estompe un peu cette dimension européenne en ajoutant, sur fond d'élections municipales : “C'est une occasion unique de réconcilier les deux France, celle des bobos des villes et celle des habitants de la ruralité.”
Cinq États contre la PAC
En effet, la PAC est prise dans la panne du prochain budget de l'Union européenne. Elle est même menacée dans son existence. Après l'échec du sommet de Bruxelles le 21 février, on constate que ce budget de l'UE – qui a toujours été difficile à établir – est désormais l'otage des divisions entre Etats… Non seulement Angela Merkel maintient “l'absence de position commune franco-allemande”, mais elle soutient l'Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède qui bloquent l'Europe en ne voulant pas “payer pour les autres”. Cette Europe-là veut rester une simple zone commerciale de libre-échange : elle refuse toute solidarité financière entre les membres des Vingt-Sept, et voit dans la PAC une “politique du passé” – à supprimer au nom du libéralisme.
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