L'Élysée en a conscience : selon l'envergure et la durée de la mobilisation sociale enclenchée cette semaine, Emmanuel Macron pourra – ou non – maintenir le cap des réformes auxquelles il a voué ce quinquennat et, si possible, le suivant. D'où l'autre mobilisation : celle du camp présidentiel… La semaine dernière, Emmanuel Macron avait convoqué les cadres de la majorité. Édouard Philippe avait exhorté les députés LREM à faire bloc, puis averti les médias que la réforme des retraites était incontournable et que les partenaires sociaux étaient attendus à Matignon le 9 décembre avant les “arbitrages” des jours suivants.
46 % de soutien
Après quoi le gouvernement avait fait des plans défensifs au cas où la grève de la SNCF s'étendrait à la semaine suivante et deviendrait grève de tous les conducteurs de métro-bus, des contrôleurs aériens, des enseignants, des policiers, des éboueurs, etc. La première contre-attaque gouvernementale devait avoir lieu le jeudi 6. “Nous n'échouerons pas, la réforme se fera”, assurait déjà Darmanin le 1er décembre, sur la base d'un sondage Ifop où 76 % des interrogés se disaient en faveur d'une réforme. Dans le même sondage, cependant, 64 % des interrogés disaient ne pas faire confiance au gouvernement pour mener à bien la réforme. Motif, selon le directeur de l'Ifop : voulant des réformes, “mais claires et bien expliquées”, les Français sont déconcertés par les déclarations contradictoires de l'Élysée depuis l'été dernier. D'où le fait que 33 % seulement des sondés expriment une hostilité envers le mouvement de grèves du 5 décembre. En revanche, 46 % déclaraient d'avance leur soutien ou leur sympathie aux grévistes. Résultat : à la veille du 5 décembre, les syndicats avaient retrouvé le moral. Ils se déclaraient certains que “ça bouge dans le pays”, que “ça monte très fort”. Les unions syndicales pariaient sur “un million et demi de grévistes le 5 décembre”. Même les réformistes de la CFDT et les cadres de la CFE-CGC ralliaient la mobilisation. Et le reste des Français ? Ils s'organisent comme ils peuvent. Ceux qui n'habitent pas trop loin du lieu de travail hébergent des collègues. D'autres auront recours au covoiturage, ou au télétravail… dans la mesure du techniquement possible, c'est-à-dire de la sécurisation de leur ordinateur personnel.
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