Hausse de plus de 200% de l'utilisation des LBD et grenades de désencerclement en 2018, selon l'IGPN
L'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades de désencerclement par les policiers a augmenté de plus de 200% en 2018, une hausse concentrée sur les mois de novembre et décembre marqués par les manifestations des "gilets jaunes", a annoncé jeudi l'Inspection générale de la police nationale.

Une policière pointe un LBD 40 lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Paris, le 20 avril 2019 © Zakaria ABDELKAFI [AFP/Archives]
En 2018, les policiers ont utilisé 19.071 munitions de LBD (6.357 en 2017) et 5.420 munitions (1.357 en 2017) de grenades de désencerclement, soit des hausses de 203% et 296% par rapport à l'année précédente, selon l'IGPN.
"La période du 17 novembre au 31 décembre représente pour les seules manifestations de +gilets jaunes+ près du tiers des déclarations d'usage du lanceur de 40 (le lanceur de balles de défense)", a détaillé la directrice de l'IGPN, Brigitte Jullien, lors d'un point presse. Pour la grenade de désencerclement, cette période concentre 72% de l'augmentation enregistrée.
La date du 17 novembre marque l'acte 1 du mouvement social inédit des "gilets jaunes" en France, né d'une colère contre la hausse des taxes.
Concernant une réflexion éventuellement à mener sur l'utilisation des LBD, qui a suscité une vive controverse après avoir provoqué de nombreuses blessures parmi les manifestants "gilets jaunes", la directrice de l'IGPN Brigitte Jullien a déclaré "qu'on y échappera pas mais ce n'est pas le moment de le faire".
L'IGPN a par ailleurs indiqué avoir fait l'objet de 265 saisines judiciaires depus le début du mouvement. Elle précise que 40% d'entre elles ont été transmises à la justice.
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