Caen. Giberville : des personnes en détresse sociale s'expriment sur des affiches
Depuis le mercredi 27 février 2019, dix affiches représentants des habitants en situation précaire sont visibles sur l'un des ronds-points de la ville de Giberville (Calvados).

L'exposition photographique a été initiée par les habitants et validée par la CCAS et le Maire de Giberville.
"Tout est parti de discussions dans ce local habitant au centre communal d'action sociale (CCAS). J'ai proposé une exposition photographique et les habitants ont tout de suite adhéré. Au départ, il était question de montrer le portrait entier et finalement on a décidé de ne montrer que les yeux", explique Laurent Brard, éducateur spécialisé au CCAS de Giberville (Calvados).
Le rond-point comme symbole
Initiatrice pour les cahiers de doléances dans le département, la commune de Giberville n'a pas hésité à accepter cette initiative d'habitants. "Ces photos sont très poignantes. L'objectif est de continuer à interpeller les pouvoirs publics au-delà des cahiers de doléances. Le but est de sortir de l'ombre ces personnes en difficulté", indique Gérard Leneveu, maire de Giberville.
Dès le mercredi 27 février 2019, cette exposition photographique était visible sur l'un des ronds-points de la ville. Le but : montrer publiquement la dure réalité du quotidien, avec comme symbole, les ronds-points, là où se faisait la majorité des blocages du mouvement des gilets jaunes depuis le 17 novembre dernier.
Et pourtant, tous les participants ne sont pas membres du mouvement des gilets jaunes, comme Véronique, 44 ans, à qui il ne reste plus que 86€ par mois pour manger :
50€ pour finir les fins de mois
Sur ces affiches, les dix participants ont voulu montrer publiquement les difficultés financières auxquelles ils sont confrontés. Leur faible pouvoir d'achat est au cœur des débats, comme c'était majoritairement le cas sur les cahiers de doléances de la commune. Au total, sur la centaine de cahiers déposés en mairie, plus de 31 % concernaient le manque de pouvoir d'achat.
50€, 86€, 165€, ce sont les sommes de "reste à vivre" des habitants une fois les charges fixes payées. Comme Franck, même les tarifs dans les magasins discount sont trop élevés pour pouvoir manger.
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