Frédéric Thiriez (Piste 1)
Frédéric Thiriez (Piste 2)
Le sommet le plus difficile à gravir est notre montagne intérieure
Les passionnés de montagne se rangent en deux catégories : les descendeurs et les alpinistes. Les premiers sont des skieurs ou des surfeurs, les seconds gravissent des sommets et se battent contre la roche été comme hiver. Ils sont considérés comme l'aristocratie de ce petit monde d'hommes et de femmes qui partagent une doxa : la nature est la plus forte, il ne faut jamais la brusquer mais apprendre à l'écouter. Quelques pages du Dictionnaire amoureux de la montagne (*) suffisent à classer son auteur : Frédéric Thiriez se range chez les alpinistes, sans faire de concessions aux skieurs. Courchevel, Megève, Val d'Isère, Briançon, les téléskis et les pistes vertes n'ont pas droit de cité. Si Chamonix et Zermatt entrent dans la lumière, c'est que la ville française tire sa légitimité du mont Blanc qui la domine tandis que sa cousine suisse est blottie à l'ombre du Cervin : deux Olympes des montagnards. Quant à la station des Arcs, elle échappe à l'ostracisme de l'auteur, car il y a acquis un pied-à-terre.
En revanche, les guides de haute montagne et les promeneurs en haute altitude sont célébrés comme des divinités et Thiriez ne dissimule pas l'admiration qu'il leur porte. De Jacques Balmat, le premier vainqueur du mont Blanc en 1786, à Patrick Edlinger qui à force de tutoyer la mort l'a embrassé en 2012, aucun ne manque dans cette galerie de portraits.
Frison-Roche et les autres
Randonneur et alpiniste lui-même, l'ancien président de la LFP truffe son livre de souvenirs et d'anecdotes. La poésie, les ambiances chaleureuses mais très codées des refuges, l'hommage rendu aux secours en montagne, le premier séjour à 14 ans dans un centre UCPA de Serre-Chevalier, la description du K2 « la plus belle montagne du monde forcément ! », ou l'ode à la liberté sont autant de morceaux de bravoure de son dictionnaire qui culmine à plus de 1 000 pages.
De la mer à la montagne simplement s'émerveiller
Comme la mer, la montagne compte aussi ses écrivains mythiques, des hommes – pas de femmes étrangement – qui l'ont magnifié et célèbrent ses étendues et ses mystères. l'homme ne gagne pas face aux éléments naturel il doit garder en mémoire et pratiquer l'école de l'humilité. Le sommet le plus difficile à gravir et notre montagne intérieure.
En bon avocat (au Conseil d'État et à la Cour de cassation), Frédéric Thiriez a le mot juste, l'argument décisif pour faire partager ses convictions et dévoiler l'infinie diversité des points hauts du globe qu'il parcourt et aime sans réserve.
(*) Dictionnaire amoureux de la montagne de Frédéric Thiriez (éditions Plon) 1 006 pages, 27 euros.
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