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A Paris, un havre accueille les femmes à la rue à la sortie de la maternité

Le décor est sommaire, mais le lieu paisible. A l'Hôtel-Dieu, d'anciennes chambres de l'hôpital parisien ont été restaurées pour accueillir une quarantaine de jeunes mères isolées à la rue et leurs nouveau-nés. Un "sas" pour tenter de reprendre pied.

A Paris, un havre accueille les femmes à la rue à la sortie de la maternité
Une mère dans une ancienne chambre restaurée de l'Hôtel-Dieu, le 20 mars 2017 à Paris - Estelle EMONET [AFP]

Assise sur son lit à côté de celui de son bébé, la mine fatiguée, Andrea, qui a accouché il y a une dizaine de jours, reprend doucement ses esprits.

Envoyée par l'assistante sociale de la maternité de Lariboisière (10e arrondissement), la jeune femme de 27 ans "ne savait pas où aller en sortant de l'hôpital". Sans papier, elle a fui la guerre civile angolaise pour Paris à l'âge de 10 ans et habitait avant d'accoucher dans l'appartement de sa tante, devenu trop petit pour l'accueillir avec sa fille.

C'est soulagée qu'elle vient de poser ses valises dans le centre d'hébergement d'urgence qui a ouvert ce week-end au coeur de Paris.

Située sur l'Ile de la Cité, dans deux ailes désaffectées du plus ancien hôpital de la capitale, la structure, présentée comme une première en France, vise à accueillir des mères seules et sans logement qui ont accouché de leur premier enfant dans un hôpital parisien.

Ouverte 24H/24 et 7 jours sur 7, la structure gérée par l'association de lutte contre la précarité Aurore peut accueillir jusqu'à 45 mères repérées au préalable par les maternités, et leurs bébés.

Migrantes, en rupture familiale, victimes de violences conjugales, "faute de logement, ces femmes mobilisaient des lits dans les maternités pendant plusieurs jours. Il y avait un vrai besoin", explique l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui a mis ses locaux à disposition de l'association.

"Souvent la seule solution c'était le centre d'hébergement d'urgence, pas adapté pour les femmes avec un nouveau-né", explique Sihem Habchi, directrice d'activité de l'association et ancienne présidente de Ni putes ni soumises.

Dans la capitale, 1.258 places d'hébergement sont dédiées aux femmes isolées, ainsi que 528 pour les femmes seules avec des enfants et 328 pour celles victimes de violences, souligne le ministère du Logement.

"Un sas de repos"

Toutefois, le nombre de jeunes mères à la rue avec leurs nouveau-nés croît chaque année, particulièrement en Ile-de-France, selon la Fondation Abbé Pierre. Même s'il n'existe aucun chiffre précis sur les femmes enceintes confrontées au mal-logement ou à la rue, en 2014, l'Association pour le développement de la santé des femmes (ADSF) avait estimé entre 80 et 100 le nombre de femmes enceintes dormant dans la rue chaque nuit à Paris.

Pendant trois mois environ, l'association offre à ces femmes "un sas de repos" le temps de construire un projet. "Mais attention, il ne s'agit pas d'être un hôtel. Elle doivent s'engager dans ce projet", prévient Mme Habchi.

Travailleurs sociaux, auxiliaires de puériculture: 18 salariés de l'association veillent jour et nuit sur les occupants qui disposent d'une salle à langer et d'une laverie, de cabines de douche collectives, d'une cuisine pour réchauffer les repas livrés chaque jour.

"Epuisée", "perdue", Andréa, titulaire d'un CAP coiffure, a encore du mal à s'imaginer un avenir, mais a l'espoir que son "bébé lui donne plus de force pour aller de l'avant" après un passé "traumatisant" qu'elle peine à évoquer.

"On n'agit pas à leur place mais on doit leur donner les cartes pour qu'elles fassent leur choix dans les meilleures conditions possibles. Les femmes sont particulièrement fragiles psychologiquement lors de la naissance d'un enfant", insiste Mme Habchi.

L'association tente de retisser des liens avec ces femmes, habituées à se cacher pour se protéger des dangers de la rue, à travers des groupes de parole une fois par semaine et des rendez-vous à la Protection maternelle et infantile.

"Il faut éviter le vase clos et ne pas être trop maternant car il faudra qu'elles reprennent contact avec la réalité assez rapidement. Et même temps, il faut les aider à rebondir. On est sur un fil", souligne Christophe Perez, l'un des éducateurs.

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