En ce moment : House of Cards - IRMA Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Gruissan (France) (AFP). Trente ans après, il fait toujours "37°2 le matin" aux chalets de Gruissan

Trente ans après "37°2 Le Matin", les chalets qui ont servi de décor au film culte sur la plage de Gruissan (Aude) sont toujours aussi populaires. Mais gare à ne pas devenir un "Boboland", avertissent les occupants.

Gruissan (France) (AFP). Trente ans après, il fait toujours "37°2 le matin" aux chalets de Gruissan
Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle à Angloulême (Charente), le 29 août 2015 - AFP/Archives

Le chalet sur pilotis spécialement construit pour accueillir les ébats torrides de Zorg (Jean-Hugues Anglade) et Betty (Béatrice Dalle) avait été brûlé pour une scène du film, à la fin des trois semaines de tournage à Gruissan en octobre 1985.

"Mais on continue à nous le demander tous les jours: Où est le chalet de 37°2?", explique-t-on à l'Office de tourisme. Le film de Jean-Jacques Beineix, sorti en 1986, a représenté une "formidable explosion" de la fréquentation touristique, explique le directeur de l'office, Jean-Claude Meric. "Et ça ne baisse pas".

L'équipe de tournage avait choisi ce quartier de chalets de plage, posés face à des kms de sable fin, comme décor à la passion destructrice d'un des couples les plus mythiques du cinéma français.

"37°2 n'aurait pas pu être tourné ailleurs. On avait l'impression d'être dans des contrées lointaines, dans un pays improbable, un espace sauvage", se souvient Jean-Hugues Anglade pour l'AFP.

"Les chalets, c'est la liberté", confirme Rose-Marie Perrier, 65 ans, propriétaire d'un coquet chalet aux couleurs jaune et blanche qui flashent sous le soleil du Midi.

Sur la terrasse en plein cagnard, rafraîchie par une brise marine, les seuls bruits sont les cris des enfants qui tapent la balle sur la plage toute proche, où le marchand de glaces pousse sa roulotte de paille.

"On a ressenti un engouement après 37°2", résume Rose-Marie, qui loue le logement pour 1.200 euros la semaine environ en haute saison.

A l'intérieur, les pièces étroites sont à peine assez grandes pour accueillir un poster géant de 37°2, où s'affiche la moue lascive de Béatrice Dalle. "C'est pas le Martinez à Cannes mais bon...", lâche Rose-Marie.

- L'anti-Côte d'Azur -

"Avant, c'étaient des cabanes au ras de l'eau, faites de bric et de broc" par des vacanciers peu argentés, se souvient Rose-Marie. "Dans les années 50, mon père faisait le ramassage des ordures avec son cheval et pour l'eau, un homme passait avec une citerne. Aux équinoxes, les coups de mer inondaient tout", explique-t-elle.

La construction de la digue, en 1986, a tout changé: on a souvent construit entre les pilotis du rez-de-chaussée et le béton a eu tendance à remplacer le bois. "On a laissé faire n'importe quoi", résume Rose-Marie.

"C'est changé", regrette Jean-Hugues Anglade, qui vient régulièrement en vacances dans les chalets avec ses enfants. "Je trouve dommage qu'on ait permis de construire en dur. J'ai cette nostalgie du côté sauvage".

"Certains achètent, bétonnent et se renferment sur eux", lâche Claude Depyl, 59 ans, président de l'Association de protection des intérêts collectifs et du cadre de vie des chaletains de Gruissan-Plage (Aspicg, 300 adhérents).

"Avant, c'était un tourisme populaire et convivial. Maintenant, beaucoup partent à la recherche de Boboland. Certains chalets se vendent 200, 300 voire 400.000 euros", met en garde M. Depyl, qui se dit "contre la spéculation immobilière". "Il ne faut pas que ça devienne la Côte d'Azur".

Un règlement municipal de 1994 a mis le holà, interdisant notamment de construire au rez-de-chaussée et d'utiliser autre chose que le bois en façade. Mais le règlement est souvent ignoré, regrettent beaucoup de chaletains.

"On a freiné les transformations", reconnaît l'ethnologue James Jacquelin, auteur d'une vaste étude sur les chalets. Selon lui, seule "une cinquantaine" d'entre eux sont encore authentiques, sur un total de 1.250.

Pour aller plus loin, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) a demandé au spécialiste de sélectionner "cinq ou six chalets représentatifs pour une éventuelle protection en tant que monuments historiques", ce qui pourrait être mis en place dans un an.

"C'est une très bonne idée", estime Jean-Hugues Anglade. "Je ne suis pas pour qu'on sanctuarise mais pour une forme de protection, pour être sûr que cela perdure".

Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Pour aller plus loin
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
MAISON BREHAL
MAISON BREHAL Bréhal (50290) 400€ Découvrir
Maison meublée bail 1 an LOUVIGNY
Maison meublée bail 1 an LOUVIGNY Louvigny (14111) 2 000€ Découvrir
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue meublés...
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue meublés... Plestin-les-Grèves (22310) 0€ Découvrir
loue très beau chalet...
loue très beau chalet... La Bresse (88250) 0€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Lit clos breton
Lit clos breton Pleumeur-Bodou (22560) 750€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du dimanche 5 mai
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Gruissan (France) (AFP). Trente ans après, il fait toujours "37°2 le matin" aux chalets de Gruissan