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Paris (AFP). Procès des primes en liquide: Claude Guéant de plus en plus isolé

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Paris (AFP). Procès des primes en liquide: Claude Guéant de plus en plus isolé
Claude Guéant arrive au palais de justice de Paris, le 28 septembre 2015 - AFP
Après l'ex-patron de la police Michel Gaudin, qui dit avoir agi sur son ordre, Claude Guéant a été lâché vendredi au procès des primes en liquide de l'Intérieur par son ex-directeur de cabinet adjoint, Gérard Moisselin, qui affirme avoir reçu de sa main des enveloppes d'espèces. "Il m'a tendu une enveloppe quelques semaines après mon arrivée. J'étais très étonné. Je ne lui avais rien demandé. Qu'est-ce-que vous auriez voulu que je fasse: que, d'un geste noble, je lui renvoie son enveloppe à la figure? C'était impossible", a expliqué devant le tribunal correctionnel de Paris le haut fonctionnaire. L'ancien préfet dit "avoir cru qu'il pouvait se fier" à Claude Guéant sur la régularité de cette pratique. Dans cette affaire, Claude Guéant est poursuivi pour "complicité de détournement de fonds publics et recel" pour avoir perçu personnellement et reversé à trois membres de son cabinet, Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin, des primes en espèce, prélevées sur les frais d'enquête et de surveillance (FES) des policiers, alors qu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004. Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale (DGPN), est renvoyé pour avoir transmis ces fonds évalués à 210.000 euros (10.000 euros par mois) à Claude Guéant. "J'ai franchi une frontière en pénétrant dans l'univers de la police où il y avait un certain nombre de pratiques archaïques, ancestrales, coutumières. C'est peut-être pas glorieux mais j'ai fait ce que je savais que les autres policiers faisaient", a ajouté vendredi Gérard Moisselin. Jeudi, un autre prévenu, l'ancien préfet du Var Daniel Canepa, avait expliqué a contrario avoir lui-même demandé à Claude Guéant des primes pour compenser une baisse de salaire à son arrivée place Beauvau. "J'étais conscient qu'aucun texte ne validait cette pratique mais elle était très ancienne", a-t-il dit, expliquant avoir payé 22.000 euros d'impôts sur ces primes. "Oui, mais après un redressement fiscal", lui a fait remarquer la présidente, abasourdie par son aplomb. - Sans un regard - A la barre, Michel Gaudin, qui reste un proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, martèle depuis jeudi, sans un regard pour Claude Guéant, son ex-patron: "Je n'ai fait qu'obéir à mon supérieur", "je ne connaissais pas la destination des fonds en liquide que j'ai remis à Claude Guéant". Pour sa défense, l'ancien bras droit du président Sarkozy a expliqué avoir puisé dans l'enveloppe des frais de police pour rattraper la faiblesse des indemnités de sujétions particulières (ISP) mises en place en 2002 par le Premier ministre d'alors, Lionel Jospin, pour compenser les primes de cabinet jusque-là financées par les fonds spéciaux de Matignon, supprimés en 2001. Contrairement aux FES, les ISP sont déclarées et figurent sur les fiches de paie. Claude Guéant aurait perçu, outre son salaire de haut fonctionnaire de 8.000 euros et une ISP de 2.200 euros, 5.000 euros supplémentaires par mois provenant des FES et normalement destinés à rémunérer le recueil de renseignements, les informateurs et le matériel d'investigation. Des factures d?électroménager payées en liquide, découvertes lors d'une perquisition à son domicile dans une autre affaire, ont permis de mettre en lumière cette pratique. En garde à vue, Michel Gaudin avait adopté une position proche de celle de Claude Guéant sur l'insuffisance des ISP, ce qui pour l'accusation prouverait sa connaissance de la destination des fonds. Interrogé à la barre sur son revirement, il explique avoir "repris à son compte cette explication par solidarité". "Mais si Claude Guéant m'avait dit ce qu'il comptait faire de l'argent, je lui aurais répondu que j'appliquais sa note de 1998", a-t-il avancé. Lorsqu'il était lui-même directeur de la police nationale, Claude Guéant avait spécifié dans cette note qu'"en aucun cas les crédits des FES ne doivent être considérés comme permettant d'alimenter un régime indemnitaire". Le procès reprend mercredi.

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