Le président américain Barack Obama va tenter mardi de remobiliser la coalition anti Etat islamique qu'il a créée il y a plus d'un an, sans résultat probant, au moment où la Russie a repris l'initiative en Syrie.
Ce sommet antiterroriste se tient à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, où M. Obama et son homologue russe Vladimir Poutine ont croisé le fer lundi sur la Syrie.
Face au groupe Etat islamique (EI), M. Poutine a appelé lundi à une "large coalition antiterroriste" qui s'appuierait sur l'armée syrienne et permettrait de maintenir au pouvoir le président Bachar al-Assad, rejeté comme "tyran" par M. Obama.
En attendant, l'armée russe a établi une tête de pont et un aéroport militaire dans l'ouest de la Syrie, bastion traditionnel du régime alaouite.
La Russie a été invitée au sommet de mardi, mais pas l'Iran, qui aide pourtant l'Irak et la Syrie à combattre l'EI.
Les Etats-Unis dirigent une coalition militaire d'une soixantaine de pays, dont le Royaume-Uni, la France et les voisins arabes de la Syrie. Elle a mené depuis un an plus de 5.000 frappes aériennes contre des positions de l'EI en Irak et en Syrie.
La France vient de se joindre aux raids en Syrie en détruisant dimanche un camp d'entraînement du groupe EI dans la région de Deir-Ez-Zor (est).
Washington affirme que ces frappes ont tué des milliers de combattants de l'EI, mais ne cache pas que cette campagne va durer.
Pour l'instant, les résultats sur le terrain sont faibles. En l'absence d'opérations au sol, dont Washington ne veut pas entendre parler, les jihadistes contrôlent toujours de vastes territoires en Irak et en Syrie. Ils n'ont pas reculé en Irak et ont même progressé en Syrie, s'emparant de l'oasis de Palmyre et de son site archéologique.
L'EI a aussi pris pied au Yémen, en Libye ou en Afghanistan, profitant du chaos ambiant.
- Attaques incessantes -
Un ambitieux programme de formation de 5.000 rebelles syriens par le Pentagone a également tourné au fiasco.
Il s'agit pour Washington de "revitaliser la coalition" et d'élargir le débat sur la lutte antiterroriste à "une gamme plus large de pays et d'acteurs", explique un responsable américain.
Ont ainsi été invités à ce sommet 104 pays et une centaine d'organisations régionales et de représentants de la société civile comme des dirigeants religieux.
Outre M. Obama, les orateurs vedettes devraient être le Premier ministre irakien Haider al-Abadi et le président nigérian Muhammadu Buhari, dont le pays subit les attaques incessantes du groupe islamiste Boko Haram.
Le sommet évoquera la menace que font peser les "combattants terroristes étrangers" une fois revenus des champs de bataille syriens ou irakiens et la manière de contrer la propagande extrémiste.
L'an dernier à la précédente Assemblée générale, M. Obama avait présidé une session du Conseil de sécurité consacrée à ces jeunes étrangers, dont beaucoup d'Occidentaux, endoctrinés et enrôlés dans les rangs de l'EI.
Depuis lors, le phénomène n'a fait que croître. Près de 30.000 jihadistes étrangers, dont 250 Américains, se sont rendus en Syrie et Irak depuis 2011, selon des responsables du renseignement américain cités par le New York Times. La précédente estimation, datant d'un an, était de 15.000 seulement.
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