La France a affiché mercredi son intention de rapatrier "rapidement" deux de ses militaires soupçonnés d'abus sexuels sur des enfants au Burkina Faso, suspendus la veille par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui a dénoncé l'affaire à la justice.
"Des contacts ont été pris avec la justice burkinabè pour que le rapatriement se fasse rapidement et que la justice agisse", a déclaré le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll, à l'issue du Conseil des ministres.
M. Le Drian "ne va pas perdre de temps. Il a dit de manière très claire qu'il est déterminé à sanctionner ceux qui se comportent de cette manière. C'est inadmissible", a-t-il ajouté.
"Les forces françaises sont engagées dans une lutte contre le terrorisme, ils sont là pour protéger les populations. C'est l'image de l'armée, c'est l'image de la France", a souligné M. Le Foll. "Il n'y aura aucune faiblesse et au contraire une détermination totale", a-t-il insisté.
Le ministère français de la Défense avait annoncé mardi soir la suspension immédiate des deux militaires en cause, soupçonnés "de s'être livrés à des actes à connotation sexuelle sur deux enfants", et l'ouverture d'une enquête de commandement au sein de l'armée.
Le parquet de Paris a également ouvert dans la foulée une enquête judiciaire.
"Les faits sont assez clairs. La plainte a été portée immédiatement par le ministre de la Défense. Cela porte sur des enfants qui sont français, bi-nationaux, dans un hôtel", a précisé le porte-parole du gouvernement français.
"La justice est saisie, la procédure judiciaire est engagée. Cela a été vite parce que les faits ont été dénoncés et la plainte déposée", a-t-il précisé.
Selon un haut responsable de la gendarmerie burkinabè, une des victimes supposées des deux soldats est une fillette de 5 ans, dont les parents étaient amis des agresseurs présumés.
La célérité avec laquelle les autorités françaises ont rendu publique l'affaire tranche avec leur traitement d'un précédent scandale de viols sur mineurs, qui a écorné l'image de l'armée française.
Informé dès juillet 2014 par les Nations unies d'accusations d'abus sexuels sur des enfants par des militaires français en Centrafrique, Jean-Yves Le Drian avait alors saisi la justice et déclenché une enquête interne, mais l'affaire n'avait éclaté au grand jour qu'en avril dernier, révélée par le quotidien britannique The Guardian.
La France compte actuellement 220 soldats au Burkina Faso, sur un total de 3.000 déployés au Sahel dans le cadre de l'opération antiterroriste Barkhane qui s'étend sur cinq pays (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso et Niger).
Environ 900 autres militaires français sont également postés en Centrafrique, où le contingent initial (2.000 hommes) a été progressivement réduit pour laisser la place à la force de l'Onu (Minusca).
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