Au moins 14 membres d'une même famille, dont des femmes et des enfants, ont été tués samedi dans l'explosion d'une bombe en bordure de route dans le sud de l'Afghanistan, fief des talibans, au cours du premier attentat d'envergure depuis le début du ramadan.
L'attaque a eu lieu dans la province du Helmand, où les rebelles talibans ont régulièrement affronté les forces gouvernementales afghanes et leurs alliés de l'Otan ces dix dernières années.
"Au moins 14 civils ont été tués et cinq autres blessés dans l'explosion d'une bombe artisanale dans le district de Marja, ils faisaient tous partie de la même famille", a déclaré à l'AFP, Mohammed Jan Rassolyar, gouverneur-adjoint du Helmand.
Nabi Jan Mullahkhail, le chef de la police provinciale, a fait part d'un bilan de 16 morts et trois blessés.
Les talibans n'ont pas revendiqué l'attentat, mais les attentats-suicide et les engins explosifs placés en bordure de route sont leurs armes de prédilection.
Quelques jours avant le début du ramadan, les rebelles islamistes avaient rejeté la demande de dignitaires religieux afghans d'observer une trêve lors du mois de jeûne musulman.
La bombe a détoné une heure avant la rupture du jeûne.
Selon Nabi Jan Mullahkhail, l'engin a explosé au passage de la camionnette qui transportait la famille, dont "de nombreux femmes et enfants".
Hajji Fateh Mohammed, un responsable tribal local, a dit à l'AFP avoir aidé à retirer les victimes du véhicule et a compté 15 corps sans vie.
Les victimes venaient de Lashkar Gah, la capitale provinciale du Helmand, et rentraient chez elles, dans le district de Marja.
Le Helmand et la province voisine de Kandahar sont le berceau de l'insurrection des rebelles talibans. Et le district de Marja, où l'explosion s'est produite, fut en 2010 le théâtre d'une importante offensive militaire américaine destinée à leur faire échec.
Il s'agit du premier attentat d'envergure recensé depuis le début du ramadan qui a commencé jeudi soir en Afghanistan.
Les talibans ont récemment lancé leur offensive de printemps qui s'est traduite par d'intenses combats dans plusieurs provinces du pays, ainsi qu'une série d'attaques à Kaboul.
Ils ciblent généralement la police et l'armée afghanes, mais s'en prennent également à des lieux fréquentés par les étrangers.
Dans ce conflit qui dure depuis plus de 13 ans, les civils afghans payent de loin le prix le plus fort. Selon Mark Bowden, le représentant spécial adjoint des Nations unies en Afghanistan, au moins 978 Afghans ont été tués dans ces violences au cours des quatre premiers mois de cette année.
Cette nouvelle "saison des combats" est la première sans la présence massive des forces internationales, après les 13 années de conflit qui ont suivi la chute du régime taliban.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.