Et cette année plus que les autres, à cause des aménagements sur les quais bas rive gauche, l’installation des forains a donné du fil à retordre aux élus locaux. “Nous avons entrepris des travaux phénoménaux. Câbles électriques, recouvrement de voie de chemin de fer, escaliers de secours rajoutés, location de camion de pompiers etc.”, rapporte Jean-Loup Gervaise, adjoint à la tranquillité publique de la ville de Rouen.
Un budget considérable
Coût total de ces aménagements, pas moins de 900 000 € pour la ville. Un véritable surcôut puisque le budget foire s’élève habituellement à 200 000 €. Et si la Saint-Romain ne rapporte pas vraiment d’argent à la mairie, sa suppression est inenvisageable. “Elle fait partie de la vie rouennaise et son attractivité fait également partie des activités de la ville”, se réjouit l’adjoint.
Gérard Poetschke, représentant des forains et patron de l’Ours Noir, tient un discours analogue. “Je viens à Rouen depuis que je suis enfant, mes parents ont créé l’Ours Noir en 1952, que j’ai repris vingt ans plus tard”. La foire Saint-Romain, le patron de l’Ours Noir la connaît bien pour s’y installer chaque année. “C’est particulier car nous arrivons à une période pas propice à ce genre d’activités puisqu’il commence à faire froid. Pourtant, chaque année le public est conquis et très réceptif”, se réjouit le forain, qui affirme que Rouen est sa meilleure foire. Quant à son emplacement, s’il pourrait être pour certains loin d’être idéal puisqu’il est situé en bout de foire, jusqu’à côté du 106, Gérard Poetschke argue le contraire. “Nous disposons d’un parking de 550 places et je vous garantis que nous faisons le plein chaque jour”.
“Ils promettaient les pires avanies”
Et la question des emplacements a été un véritable casse-tête pour la ville. “Nous faisons face à des contraintes techniques et la sécurité dicte bien souvent les emplacements des métiers”, précise Jean-Loup Gervaise. Un débat qui a pris de l’ampleur, allant jusqu’à impliquer de nombreux Rouennais, mécontents et indignés de constater que le Crazy Mouse et autres manèges ont envahi la prairie Saint-Sever, inaugurée en juillet. “Les forains se sont installés sur la partie nouvellement fleurie et boisée par les services de la ville - qui a coûté 4 millions d’euros, détruisant arbres et plantations”, s’indigne ce Rouennais.
Du côté de la ville, on tente de minimiser. “Nous n’avions pas donné l’autorisation au Crazy Mouse de s’installer. Mais tous les autres ont pris fait et cause pour lui, promettant les pires avanies, jurant qu’ils bloqueraient les quais”, se désole l’adjoint.
Une situation conflictuelle qui menaçait de se dégrader et a contraint la ville de céder, après avoir fait constater par un huissier l’état de la prairie. “Tout ce qui sera dégradé sera remis en l’état”. Et si la situation semble peu à peu s’apaiser après moults rebondissements, la foire aura connu meilleur début.
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