Si le terme "wwoofing" est familier à certains, la pratique reste singulière. Issue de l'association internationale à but non lucratif WWOOF (World-wide opportunities on organic farms, traduit pour l'organisme français en "Vivre et apprendre dans des fermes bio et paysannes"), elle repose sur un véritable engagement entre des fermes bio et responsables et des volontaires désireux d'apprendre des techniques d'agriculture durable. Loin d'un "voyage pas cher" ou d'un simple échange de main-d'œuvre contre le gîte et le couvert, le wwoofing, en plein développement en Normandie, s'inscrit avant tout dans une logique de transmission des savoirs.
"Apprendre en aidant"
C'est ce que recherchait Théo Depierre, sommelier récemment diplômé, curieux de découvrir ce qui précède la mise en bouteille d'un vin. Depuis quelques mois, il parcourt la France avec l'ambition de comprendre toutes les facettes du métier de vigneron. Après un passage à Chablis, il a fait halte aux Arpents du Soleil en janvier dernier, vignoble situé à Grisy, dans le Calvados. Il explique "qu'Etienne Fourné était le seul vigneron à accepter de m'apprendre la taille de la vigne", une technique aussi précise qu'essentielle, "rarement confiée aux novices". Mais grâce à la confiance mutuelle et à l'accueil d'Etienne Fourné – lui-même ancien "wwoofer" [adhérent à l'association WWOOF] – le mois de découverte s'est déroulé dans les meilleures conditions.
Pour Cécile Paturel, chargée de développement de l'association WWOOF France, "le wwoofing consiste à apprendre en aidant". Une formule qui a particulièrement résonné chez Clémentine Mouchel. A la fin de ses études agricoles, elle rêvait de reprendre la ferme de son père. Après plusieurs années dans de grandes entreprises, elle a souhaité "se recentrer sur les techniques artisanales de fabrication de farine et de pain au levain". Grâce à WWOOF, elle a pu intégrer le fournil de la Ferme Les Copains, située près de Cambremer, dans le pays d'Auge. Elle y est restée deux semaines en juin 2018, puis une semaine en novembre de la même année. "On se levait très tôt le matin, puis chacun vaquait à ses occupations l'après-midi", raconte-t-elle. Ces séjours lui ont permis de "mesurer l'exigence physique de ces pratiques" et de définir ce qu'elle souhaitait conserver dans sa propre exploitation.
A Tournières, toujours dans le Calvados, Ariane Théoval et Thomas Dorléans sont aujourd'hui à la tête de la ferme du Ru Paisible. Ils ont, eux aussi, retenu de la transmission par le wwoofing lors d'un grand tour du monde des fermes. "Le wwoofing m'a beaucoup aidée au début de ma reconversion professionnelle", confie Ariane Théoval. Une fois installés, ils ont naturellement décidé d'ouvrir leurs portes à d'autres volontaires. Un logement indépendant est dédié aux wwoofers, qui peuvent vivre en autonomie en dehors des heures de volontariat. "Le déjeuner est pris collectivement, mais chacun gère son petit-déjeuner et son dîner, car nous avons aussi une vie de famille", explique Ariane Théoval. En général, les wwoofers travaillent une demi-journée par jour, participant au désherbage, au compostage ou à des tâches plus techniques si cela les intéresse. "Le but, c'est de leur faire découvrir la vraie vie d'une ferme." Le profil des volontaires est varié, souvent urbain : "Ce sont des personnes qui aiment mettre les mains dans la terre. Elles sont ravies de vivre cette expérience, et en profitent aussi pour découvrir la région."
Comment le wwoofing est-il encadré ?
Le wwofing respecte une charte et des règles bien précises.
Cécile Paturel est chargée de développement de l'association WWOOF France. A la base du projet : "Apprendre en participant à la vie de fermes bio, en contribuant activement à leur fonctionnement." Les hôtes – agriculteurs, particuliers ou associations – doivent répondre à un certain nombre de critères : "Petite surface, production vivrière, engagement biologique."
Chaque demande d'accueil est soigneusement étudiée par l'association. Objectif : "Eviter les dérives, comme le travail dissimulé, et poser clairement le cadre. Le wwoofer n'est pas un ouvrier agricole. Il vient donner un coup de main." L'échange est d'ailleurs encadré par une durée maximale d'un mois. Contrairement à certaines images encore véhiculées, le wwoofing n'est pas un moyen de voyager gratuitement. Cécile Paturel ajoute qu'"aujourd'hui, il est même courant que les bénévoles soient eux-mêmes français, souvent jeunes adultes ou en reconversion, pour qui prendre l'avion pour aller aider sur une ferme bio ailleurs n'a plus de sens".
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