[Enquête] Malaunay. En avance sur tous les autres

Énergies renouvelables

65 % des besoins en énergie de la commune sont couverts par des énergies renouvelables, grâce notamment aux chaufferies biomasse et panneaux solaires installés sur le toit des bâtiments publics.

Service d'accompagnement
à la maîtrise de l'énergie

Le service gratuit dédié à l'accompagnement des ménages pour améliorer leur consommation énergétique a débouché sur une dizaine de chantiers de rénovation des logements à hauteur de près de 300 000 euros, dont 200 000 euros de subventions trouvées au profit des foyers accompagnés.

Bénéfices réalisés

De 275 000 euros en 2006, la commune aurait dû payer, selon elle, près de 520 000 euros sur sa facture énergétique douze ans plus tard du fait de l'augmentation de l'énergie. Or la facture s'élevait en 2019 à 237 000 euros. Selon la municipalité, la Ville aurait donc gagné près de 300 000 euros sur sa facture énergétique, carburant, gaz et électricité en l'espace de dix ans.

Derniers objectifs

Malaunay s'est donné pour mission d'atteindre, d'ici la fin du mandat, les 5 étoiles du label Climat Air Energie (lire par ailleurs). Pour réussir, la Ville doit dépasser les 75 % d'objectifs de transition fixés depuis 2010, date à laquelle Malaunay s'est engagée dans le label. Aujourd'hui, la collectivité a réussi à en réaliser un peu plus de 71 %.

Si la Ville a consenti à faire des efforts sur le plan de l'écologie, certains de ses habitants, inspirés par la démarche municipale ou déjà sensibilisés sur la question, s'impliquent tout autant dans la sobriété énergétique, et parfois de manière très rigoureuse. Nicolas Violette est l'un d'entre eux. Il s'est installé à Malaunay en 2015. Pour lui, l'écologie, "c'est surtout une question de bon sens… L'écologie va avec l'économie". Autrement dit, faire de l'écologie, c'est faire aussi des économies.

Il a donc façonné sa vie autour de cet objectif : réduire le plus possible son empreinte carbone. En l'espace de sept ans, lui et sa famille sont déjà bien avancés sur ce terrain, grâce notamment à l'installation de 8 panneaux solaire sur l'habitation, qui leur permettent d'économiser pas moins de 350 euros par an sur la facture d'énergie. Une cuve de récupération d'eau de pluie assure le fonctionnement de la chasse d'eau des toilettes et de son lave-linge. Un poêle à bois avec four intégré, installé entre le salon et la cuisine, permet également de se chauffer l'hiver et accessoirement de se faire à manger sans utiliser les appareils électroménagers.

Réparer avant de jeter

Mais c'est sur les gestes du quotidien que la transition énergétique s'amorce, selon lui. "Il faut d'abord réparer avant de jeter, lance-t-il. Téléphone, aspirateur, etc. Nous avons de nombreux appareils reconditionnés." Le Normand fabrique lui-même les pièces manquantes ou défectueuses de ses appareils électroniques grâce à son imprimante 3D. Tous ces efforts, il les a entamés sans même savoir que la Ville avait démarré sa transition écologique. "J'ai découvert en 2019 que Malaunay était elle aussi investie sur ces questions avec la Transition prend ses quartiers." Il s'agit d'un dispositif éphémère lancé par la commune pour sensibiliser pendant six mois les habitants à l'efficacité énergétique et écologique sur différentes thématiques.

"Une centaine d'habitants ont été impliqués", précise Patricia Colombelle. L'habitante a, elle-même, participé à ces ateliers. Elle vit ici depuis 40 ans et, après des décennies de vie associative, elle a décidé de s'investir, à son tour, dans la vie politique de la commune. Aujourd'hui déléguée à l'implication citoyenne au conseil municipal, Patricia Colombelle gère entre autres le SMAC, le Service municipal d'accompagnement des initiatives citoyennes, alimenté par une enveloppe de 20 000 euros. Elle gère également, avec 12 autres familles de sa rue, un des quatre potagers partagés de la commune. Elle aussi a consenti à faire des efforts sur la consommation d'énergie et de l'eau. "On ne chauffe plus que le bas de la maison, nous avons également un poêle à granules." D'ailleurs, exit la règle des 19 degrés, "nous, on chauffe à peine à 18 et s'il fait trop froid, on met un gilet tout simplement". Pour les habitants désireux d'avoir quelques conseils pour réduire la facture énergétique, il existe le SAME, Service d'accompagnement à la maîtrise de l'énergie, qui propose la mise à disposition d'un technicien pour les particuliers. "Cela permet de trouver aussi des subventions pour d'éventuels travaux", explique l'élue.

En Normandie, l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie est l'interlocuteur principal pour les communes souhaitant réduire leur facture d'énergie. La structure propose plusieurs dispositifs tels que le conseil en énergie partagé pour les communes de moins de 10 000 habitants pour des actions précises, par exemple le changement ou la régulation du mode de chauffage. Pour les démarches globales de transition écologique, qui concerne, cette fois-ci, les villes de plus de 10 000 habitants, l'Ademe a instauré un label Climat Air Énergie, anciennement Cit'ergie, en fonction du potentiel et des compétences des communes. Dans la Métropole de Rouen, 15 communes sont engagées dans cette démarche pour un accompagnement d'au moins quatre ans par un bureau d'études. "Malaunay, Petit-Quevilly et Rouen sont les trois communes qui ont le plus haut niveau de labellisation", explique Eddy Poitrat, ingénieur énergie et effet de serre pour l'Ademe.

La Métropole de Rouen exemplaire

Les communes sont notées de 1 à 5 étoiles, chaque palier correspondant au niveau d'achèvement des objectifs fixés pour la commune en termes de transition. Avec ses 4 étoiles, Malaunay a ainsi réussi à concrétiser plus de 70 % de ses engagements et de son potentiel. "L'agglomération de Rouen est en avance, il n'y a pas d'autres territoires en France où on a autant de communes qui se sont engagées."